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© Kabila et les religieux
© Kabila et les religieux

C'est par un communiqué surprise que le président Denis Sassou N'Guesso a appelé les "forces vives de la nation" pour des consultations sur la vie de la nation. Depuis quelque temps, la mayonnaise montait déjà autour de cette histoire de Changement ou pas de la Constitution. En face, à Kinshasa, la capitale de la RD Congo, le président Joseph Kabila qui avait déjà organisé en 2014 des "consultations politiques", change de stratégie ou de vocabulaire en organisant lui un "dialogue politique", là aussi au moment où chauffe le débat sur le Départ ou non de Kabila.

Beaucoup de partis de la majorité présidentielle sont allés discuter avec le président de la république. Si Guy Brice Parfait Kolelas du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) a ouvert les rencontres, son ami et parent Hellot Mantson Mampouya de la Dynamique pour la république et le développement (DRD) l'a tout de suite suivi chez le président. Et puis, il y a eu la suite des autres chefs de partis comme Bonaventure Boudzika du CDR, Maurice Kinoko du Centre Guache et même les plus proches comme Willyfrid Nguesso de Club 2002 qui voit le président quand il en exprime l'envie....

Certaines individualités comme l'ancien chef de l'Etat Jacques Joachim Yhombi Opango (1977-1979) dont la formation politique, le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) faisait jusque-là la fine bouche, déterminé coute-que-coute à garder intacte la Constitution du 20 janvier 2002 que son allié le Parti congolais du travail (PCT) veut par contre changer, a aussi été reçu. Martin Mberi qui est revenu à ses premiers amours de juriste en écrivant dans tous les journaux, et Justin Koumba, président de l'Assemblée nationale mais qui avait eu le mérite de demander à Sassou N'Guesso de changer la constitution "pour continuer son oeuvre de modernisation du Congo" avec à la clé une deuxième municipalisation pour le Niari, étaient également au palais du peuple. Et depuis lors, c'est tout le monde qui y débarque, les religieux et les laïcs comme Ange Edouard Poungui, pourtant interdit par son parti l'UPADS d'y mettre pied "même à titre individuel".

A Kinshasa, le bal des consultations a commencé par la polémique lancée par Vital Kamereh et Jean Claude Busa, deux leaders de l'opposition qui refusent l'appel du chef de l'Etat. Mais dans la balance pèse malheureusement contre eux l'acceptation du principal parti de l'opposition, l'UPDS du sphinx de Limeté, le vieux Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, l'opposant de tous les temps en RD Congo.

Reportées le 30 mai, ces consultations se sont finalement ouvertes le 2 juin. Ici, à la différence de Brazzaville, les groupes et personnes concernés sont connus en avance. Les confessions religieuses devraient ouvrir le bal, certainement pour embaumer une bonne dose de prière avant les jouxtes politiques entre le président Kabila et les leaders des autres partis.

Quel intérêt pour ces consultations?

Bien de choses! Si à Brazzaville la tendance de voir Denis Sassou N'Guesso rester et organiser une transition apaisée est mise en avant, à Kinshasa, les envies de voir Joseph Kabila partir en 2017 est sont sans appel. Sassou N'Guesso et Kabila ont rarement été à la croisée de chemin, chacun creusant son destin tout seul. A Brazzaville, il faut que les hommes politiques se parlent. Quelque soit le problème, voire la prétention soupçonnée à Sassou N'Guesso de rester au pouvoir, il vaut mieux le lui dire en face. Les grands leaders de l'opposition dont Pascal Tsaty Mabiala de l'opposition institutionnelle, chef du groupe parlementaire UPADS à l'Assemblée nationale, Mathias Dzon, Clément Mierassa ou Jean Itadi et Christophe Moukoueké eux ont choisi de rester à la maison.

En boudant les consultations politiques, ces chefs de l'opposition estiment que le président de la république les avait diminués en les plaçant dans un contexte "d'élèves face au professeur" qui ne répond pas à tout ce qui sera dit. Peut-être cela aura été l'occasion pour l'opposition de discuter de vive voix avec l'homme à qui on attribue les envies de changer la constitution pour ne pas y toucher. Mais, il semble que l'occasion est passée, sans que les Dzon, les Tsaty Mabiala et les Mierassa ne la saisissent. On sait tous que ce ne sont pas les Jean Michel Boukamba Yangouma, les Nicephor Fylla Saint-Eudes ou les Wilifrid Nguesso qui feront le poids dans ces consultations. On aurait pu alors organiser une réunion de famille avec les Héllot Mampouya et les Maurice Kinoko, les Germain Loubota ou les jeunes du Conseil national la jeunesse à Kintele et sans appeler haut et fort aux consultations.

Il y a donc un truc qui manque et nous y sommes passés à côté! Dommage. Mais il y a encore une chance: faire que le président Denis Sassou N'Guesso convoque un dialogue politique pour écouter ce que les Jean Mouyabi ou les Moukoueké ont réellement dans le ventre!

A Kinshasa, c'est plus compliqué que l'équation apparaît en elle-même très simple. Les consultations de la dernières fois animées en grande pompe n'ont permis qu'à redistribuer le gâteau entre acteurs politiques. Les mécontents comme les gars de l'UDPS s'étaient retirés. Aujourd'hui, la donne a changé, le doyen de l'opposition de la RD Congo a donné sa caution et les choses devraient aller pour le mieux pour Joseph Kabila. A suivre...

Sassou N'Guesso et Martin Mberi

Sassou N'Guesso et Martin Mberi

Tag(s) : #Politique, #International, #Kabila, #Sassou N'Guesso, #Consultations politiques congo, #Brazzaville, #Kinshasa
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