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Vénérables et Honorables parlementaires,

Depuis des lustres, le système éducatif congolais est, incontestablement, en proie à un marasme qui est attesté par tous. Les ministres en charge de l’éducation sont régulièrement interpellés devant vos augustes institutions pour donner des réponses aux questions relatives à sa restauration mais les réponses ne permettent pas un optimisme certain sur la résolution de cette crise.

A l’examen, d’année en année, la crise s’amplifie ; le corps enseignant est à plus de 60% composé d’enseignants communautaires dont la qualification professionnelle est incertaine. Officiellement, on parle d’un déficit de 25 000 enseignants. Il conviendrait de dire que si, pour les besoins d’une éducation de qualité, l’on venait à décongestionner les classes à effectifs pléthoriques par la construction de nouvelles salles, ce chiffre serait multiplié par 2 ou par 3. Bien d’autres défis sont à relever à l’image de la confection des tables-bancs, la construction et l’équipement des laboratoires et bibliothèques, l’entrée du numérique dans les écoles…

Vous apprécierez à tout le moins, la longueur, la largeur et la hauteur de cette plaie par la lecture de ce tableau d’une étude réalisée en 2017 et exprimant les besoins en enseignants dans 4 districts lambda. Cette étude est bien dans les archives du MEPSA.

 

Tableau exprimant les besoins, existants et déficits en personnel enseignant

District W

 

Primaire

CEG

Besoin

116

37

Existant

31 (26,72 %)

11 (29,72 %)

Déficit

85 (73,28 %)

26 (70,28 %)

 

District X

 

Primaire

CEG

Besoin

42

15

Existant

02 (4,76 %)

02 (13,33 %)

Déficit

40 (95,24 %)

13 (86,67 %)

 

District Y

 

Primaire

CEG

Besoin

137

16

Existant

17 (12,41 %)

5 (31,25 %)

Déficit

120 (87,59 %)

11 (68,75 %)

 

District Z

 

Primaire

CEG

Besoin

129

39

Existant

53 (41,09 %)

17 (43,58 %)

Déficit

76 (58,91 %)

22 (56,42 %)

 

 

Il s’avère qu’il se pose un problème d’insuffisance des moyens pour l’exécution d’une politique éducative efficace. Et le financement de l’éducation est aujourd’hui une réelle préoccupation pour les gouvernants du monde en général. C’est ainsi que de nombreuses rencontres se tiennent à travers le monde, pour susciter l’adhésion massive de tous à financer dans l’éducation. Nous citerons à propos, le Séminaire international sur le financement de l’éducation organisé à Rabat au Maroc par la Conférence de ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) en décembre 2017 et, la Troisième conférence internationale du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) tenue à Dakar, au Sénégal, en février 2018. Les participants à ces grandes rencontres, qui s’inscrivent dans l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable n°4 qui enjoint les Etats à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité », ont tous reconnu que les ressources importantes sont mobilisées par les gouvernements et les familles pour le développement de l’éducation. Mais, de nombreux défis restent à relever.

L’ODD n°4 ne saurait donc être atteint sans mobiliser des ressources encore plus importantes que celles d’aujourd’hui. C’est ainsi qu’une quête de financements novateurs doit être initiée parce que la question de l’éducation nous concerne tous et que l’Etat n’est pas le seul responsable. Une approche participative du financement de l’éducation s’impose. Tous, société  civile, collectivités locales, élus, cadres et ressortissants de différents départements, entreprises devront conjuguer des efforts en vue de financer efficacement notre système éducatif pour offrir une éducation de qualité à tous. C’est dans cette perspective que la Dynamique pour la Promotion de l’Education de Qualité Pour Tous & Développement (DPEQPTD) a vu le jour depuis le 22 octobre 2018, fixant le financement de l’éducation comme une cause commune. Aussi, place-t-elle son action « sous le signe de la responsabilité partagée et du refus de la résignation ».

 

Vénérables et Honorables parlementaires,

Dans son discours d’investiture de 2009, le Président de la République, Son Excellence Denis Sassou Nguesso déclarait qu’il plaçait son septennat « sous le signe de la responsabilité partagée, de l'initiative accrue et de la gouvernance par la preuve, tant les défis sont immenses et les enjeux considérables. Président du Congo et de tous les Congolais disait-il, Je m'engage à ne laisser aucune bonne volonté au bord de la route ; je m'engage à ne laisser aucune énergie disponible en marge du « Chemin d'avenir ». Dans une République unie, solidaire et fraternelle, comme celle que nous construisons ensemble, chacun est appelé à jouer sa partition, pour peu qu'elle contribue à la réalisation de l'harmonie et du progrès recherchés » concluait-il. Cette sage vision demeure encore d’actualité aujourd’hui.

Vénérables et Honorables parlementaires,

Dans la quête d’une bonne symphonie qui puisse permettre que la marche de notre beau pays soit au rythme de l’émergence attendue par tous, le capitaine du bateau Congo a solennellement invité chacun de ses compatriotes, non pas à se résigner mais plutôt à jouer sa partition. En voici la nôtre qui se résume en la volonté de faire de l’éducation de qualité pour tous, une cause commune. L’homme d’Etat congolais s’étant engagé à ne laisser aucune bonne volonté au bord de la route, nous croyons qu’il ne se trouvera encore personne qui cherche à se demander, sur fond de mépris, s’il peut venir de Nazareth quelque chose de bon. Voilà pourquoi nous en appelons à vous pour nous soutenir dans le financement des rencontres citoyennes que nous préconisons dans deux districts-pilote avec lesquels nous entendons démarrer notre expérience.

Vénérables et Honorables parlementaires,

Il nous revient, régulièrement, d’entendre les paroles de cette complainte de Victor Hugo à ses pairs : « Ah ! esprits ! soyez utiles ! Servez à quelque chose ! Ne faites pas les dégoûtés lorsqu’il s’agit d’être efficaces et bons ». Le marasme du système éducatif congolais n’est pas une simple vue de l’esprit ni un conte de fées. Mais, cet Himalaya sur le chemin de l’avenir de nos enfants et de notre pays peut être aplani. Pourvu que nous prenions l’option  de cesser de faire les dégoûtés. Voici l’heure du devoir ! Soyons utiles, servons à quelque chose !

Pour rappel, le rendez-vous des Nations Unies avec les Objectifs de développement durable est pour 2030. Et l’Education de qualité pour tous en est le quatrième. Qu’avons-nous déjà fait et que nous reste-t-il à faire ? La Dynamique pour la Promotion de l’Education de Qualité Pour Tous & Développement s’engage, auprès du gouvernement congolais, à mettre activement sa main à ce challenge, pourvu que vous y joigniez votre suffrage.

Veuillez agréer, Vénérables et Honorables parlementaires, l’expression de nos sentiments distingués.

 

 

 

 

Patrice TSOUMOU

Président de la Dynamique pour la Promotion de

 l’Education de Qualité Pour Tous & Développement

 

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