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Mis en circulation depuis quelques années uniquement pour le tronçon Pointe-Noire - Loutété dans la Bouenza, au sud ouest, le train Express couvre depuis la catastrophe ferroviaire de Yanga toute la ligne Pointe-Noire - Brazzaville. "Pour l'heure, il faut remettre les voitures en état, et ça va prendre du temps", explique un agent du Chemin de fer Congo océan (CFCO) à la gare de Tiétié à Pointe-Noire. Les conditions de voyage restent cependant difficiles en cette période de vacances scolaires, telle qu'on le voit ici à la gare de Bouansa où les voyageurs se jettent sur ce train Express.
D'après les témoignages concordants des voyages qui sont arrivés le 30 juin et le 15 juillet 2010 à Brazzaville à bord de ce train Express, "les places sont tellement saturées".
La direction du CFCO qui s'était affairée à vite remettre la voie en service a su éviter les pénuries des produits de première nécessité à Brazzaville. Deux jours après la catastrophe de Yanga, le train Express avait quitté Pointe-Noire avec quelques rescapés et certains voyageurs courageux, alors que dans la capitale économique on comptait encore les morts de cet accident. Ne s'arrêter qu'à Loutété pour ce train Express couperait la capitale de la ligne du ferroviaire.
Après un premier voyage Pointe-Noire - Brazzaville réussi, un deuxième s'est mal passé dans le Pool où des populations mécontentes à cause de l'insuffisance des places avaient lapidé le train.
Pour suppléer au train Express, le train Air Pool n'a été retiré de la circulation. Il est au contraire actuellement beaucoup sollicité entre Loutété (parfois Bouansa) et Brazzaville, son tronçon d'exploitation habituel. Ainsi, sur le marché de PK Mfilou, les produits agricoles tels que le manioc, les ignames, l'arachide, la patate, la banane et les fruits comme les oranges, les pamplemousses et les mandarines pilulent.
Le gouvernement s'est pourtant félicité, lors des obsèques des victimes de la catastrophe de Yanga à Pointe-Noire, d'injecter chaque année une bagatelle de 30 milliards de F CFA pour le fonctionnement du CFCO, mais les voyageurs ne sont toujours pas satisfaits des conditions de voyage. Nombreux estiment qu'ils voyagent comme du bétail, entassés les uns sur les autres, et ce, malgré le billet payé. "Le CFCO et les pouvoirs publics savent comment on voyage; mais personne ne s'en meut. D'ailleurs, dans les pays sérieux, on devrait demander les comptes au ministre des transports, mais, qui peut faire ça ici chez nous", regrette un voyageur du train Express qui est parti de Brazzaville le 1er juillet.
"On attend que nous mourrions tous pour qu'ils viennent faire du cinéma", affirme avec acharnement un habitant de Pointe-Noire, ayant assisté aux obsèques des victimes de l'accident de Yanga.
En début de cette année, lorsque le CFCO a remis en état le train Rapide Océan, les conditions de voyage s'étaient légèrement améliorées. Mais, très vite, les agents du CFCO ont repris des pratiques honteuses, transportant des voyageurs sans billet. Avec eux, les agents de sécurité amplifient la pratique communément appelée "les cabris".
En plus, plusieurs usagers du CFCO continuent à espérer que l'Etat mettra sous peu un train nouveau train en circulation. "Nous avions suivi la nouvelle à la télé. On disait même que ce train partirait de Pointe-Noire à Brazzaville avec des ouvertures fermées, et un arrêt à Dolisie", affirme un usager des trains CFCO, sans plus de précisions.
Dans la pratique des cabris, ceux qui ne trouvent pas de la place dans les voyageurs voyageurs sont transportées dans les fourgons marchandises et dans les trains lourds. A partir de la gare de Loutété, ces voyageurs clandestins sont transportés par les forces de sécurité moyennant 3.000F CFA, avec des noms couchés sur un cahier, aux soins du chef de convoi ou son lieutenant (trésorier). Et pourtant, tout transport de passager dans ces trains marchandises est interdit.