Gianfranco Rotigliano, le directeur régional du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a récemment séjourné à Pointe-Noire et à Brazzaville pour se rendre compte de l'ffectivité de la réponse que cette agence onusienne donne suite à l'épidémie de poliovirus qui sévit au Congo. A l'issue de cette visite, le bureau de l'UNICEF à Brazzaville que dirige Maria Flash a publié le 2 décembre une note synthèse, dont copie est parvenue à SEVERIN NEWS. Voici l'intégralité de cette note :
"Aucun cas de poliovirus sauvage n’avait été déclaré depuis 2001. Le Congo était donc parmi les pays qui avaient éradiqué la polio. Mais des cas persistaient encore dans les pays voisins en particulier la RDC, l’Angola, la RCA. Et le risque des cas importes était toujours là.
Survenue en octobre-novembre, au moment où personne ne s’y attendait, d’une épidémie de grande ampleur, et très meurtrière. Mais surtout affectant surtout les individus adultes jeunes
Chiffres à ce jour : plus de 450 cas et près de 200 décès. Ceci constitue la plus grave épidémie de ce type dans l’histoire de la polio.
Heureusement, avec les mesures mises en place, l’épidémie est entrain d’être contenue
Il s’agit très probablement du virus sauvage venu de l’Angola
Réponse rapide et bien coordonnée avec prise en charge des
Mise en place d’une cellule de crise par le gouvernement
prise en charge des cas dans les hôpitaux de Pointe Noire : si les débuts de prise en charge étaient difficiles, les conditions de prise en charge sont aujourd’hui meilleures, avec l’implication d’autres partenaires comme Médecins Sans Frontières
mobilisation des fonds pour organiser une campagne nationale de vaccination pour toute la population.
L’UNICEF et l’OMS ont pour leur part rapidement mobilisé plus de 2,000,000,000 Fcfa pour permettre une réponse rapide en attendant la disponibilisation des fonds par le gouvernement. Cela a permis entre autre d’acheter les vaccins et d’avoir d’autres ressources nécessaires pour organiser la campagne de vaccination
Le gouvernement a de son coté donné une contribution substantielle de 970,000,000 Fcfa
Organisation en un temps record, juste une semaine après la confirmation de l’épidémie, d’une campagne de vaccination de masse ciblant l’épicentre de l’épidémie (Pointe Noire) et le Kouilou.
Résultats du premier tour satisfaisants :
Les deux grandes villes ont vacciné pratiquement toute la population
Une large proportion de la population a aussi été vaccinée dans les autres départements
Deux autres tours sont à faire, probablement un ou deux de plus seront nécessaires pour interrompre complètement la transmission.
Deux considérations importantes
Une telle épidémie n’aurait pas pu survenir si la vaccination de routine avait atteint de façon durable une très bonne couverture. Le ministère de la santé avec l’aide de tous ses partenaires doit par conséquent désormais mettre l’accent sur l’amélioration d’une vaccination de routine de qualité. Cela évitera de faire face dans le future à d’autres épidémies, de polio ou de rougeole
Les épidémies de polio ne sont pas uniquement une préoccupation nationale, mais aussi sous-régionale et internationale. La République du Congo doit pour cela travailler main dans la main avec les pays voisins avec qui elle partage des frontières pour une réponse conjointe. La circulation du poliovirus dans un des pays est en effet une menace pour les pays voisins".