Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Photo-Sassou-copie-1.jpgLe président congolais, Denis Sassou Nguesso, dans un discours sur l'Etat de la Nation prononcé le 12 août 2011 devant le parlement réuni en congrès à Brazzaville, a déclaré que le "Congo était sur la bonne voie: la voie du progrès et du développement". Sous les salves d'applaudissements de députés et de sénateurs, M. Sassou Nguesso, ayant "conscience que tout n'a pas encore été fait au profit du social", s'est tout de même dit satisfait sur les progès enregistrés dans ce domaine, notamment dans l'application de la mesure de l'augmentation à 25% du salaire minimum, la retraite automatique, et la création imminente de quelque 60.000 emplois dans divers secteurs. Ce discours, prononcé à trois jours de la tenue à Ewo dans la Cuvette Ouest du 52e anniversaire de l'indépendance du Congo, a permis au président Sassou Nguesso d'annoncer qu'en 2013, la fête d'indépendace aura lieu dans les Plateaux, sachant que 2012 se fêtera dans le Pool.

Voici l'intégralité du message sur l'Etat de la Nation fait par le président:

 

"Monsieur le Président du Congrès,

Monsieur le Président du Sénat,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mesdames et Messieurs les Membres du gouvernement,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,

Mes Chers Compatriotes,

 J’ouvre ce message par un hommage appuyé que je vous rends à vous, Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs pour l’excellent travail que vous faites dans le cadre de vos responsabilités et de votre pouvoir. Vous exercez vos attributions avec une efficacité et un dévouement remarquable et méritoire qui, légitimement, vous donne droit à la reconnaissance de la communauté nationale au nom de laquelle je vous adresse mes plus vives félicitations.

Il y a un an, le 13 août 2010, ici même, m’acquittant du même devoir, je déclarais que la conjoncture nous offrait des indications qui laissaient espérer, pour le Congo, des perspectives heureuses. Aujourd’hui, au regard des faits, ma conviction s’est renforcée, mon espoir s’est affermi.

 Depuis notre dernière rencontre, en effet, l’effort national a été fructueux et encourageant. Dans l’ensemble, notre pays n’a connu, par bonheur, ni tension, ni perturbation qui aient pu l’ébranler. L’activité nationale a enregistré un accroissement soutenu, avec des résultats à tous égards satisfaisants et favorables. Le Congo, je le dis, avec confiance, sérénité et assurance, est résolument sur la bonne voie : la voie du progrès et du développement.

 L’état de la nation que j’ai l’honneur de vous présenter maintenant, Mesdames et Messieurs, pourrait soulever l’objection de ne pas être exhaustif. Mais nous avons délibérément voulu, cette année, porter notre vue d’ensemble sur le noyau central de la vie du pays, c’est-à-dire : l’économie, les infrastructures de base, la situation sociale, l’administration publique et la souveraineté.

 

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mes Chers compatriotes,

 

L’économie est la base du progrès social. Il n’y a pas de progrès social réel sans progrès économique effectif. Pour continuer de marcher avec assurance vers le progrès et la prospérité, il nous faut une économie saine et consistante. C’est ce à quoi, avec persévérance et opiniâtreté, le gouvernement s’attèle.

 Ainsi, durant les douze derniers mois, notre effort a porté principalement sur la bonne gestion macroéconomique, la diversification des activités productives, l’amélioration du climat des affaires, l’accroissement des recettes budgétaires publiques et la rationalisation des dépenses de l’Etat.

 La seule évocation de la fin, couronnée de succès, le 27 juillet dernier, du programme économique et financier qui nous liait aux Institutions de Bretton-Woods, pour la période 2008-2011, aurait pu suffire à établir le sérieux avec lequel le gouvernement gère les affaires économiques et financières du pays.

 Comment ne pas relever ici qu’avec une croissance autour de 10% en fin d’année 2010, le Congo a enregistré l’un des meilleurs taux d’Afrique ?

 En se fiant aux statistiques publiées par les Institutions internationales compétentes, l’économie congolaise est allée de mieux en mieux en dépit de l’éclatement de la crise financière internationale en 2008.

 Dans les faits, cette amélioration de la situation économique nationale a permis au gouvernement de faire avancer, de façon significative, le traitement de la lancinante question sociale sur laquelle je reviendrai plus longuement.

 La bonne configuration macroéconomique nationale a également permis au gouvernement de prévoir un effort d’investissement public sans précédent, en faisant voter au Parlement des dépenses en capital de plus de 1.000 milliards de francs CFA, pour l’année en cours. Ces dépenses sont pour l’essentiel destinées à créer les conditions optimales de la diversification de l’économie nationale. Il en est ainsi des infrastructures de base et de l’industrialisation lancée ou appuyée par l’Etat.

 Notre détermination à améliorer le climat des affaires nous a déjà conduit à la création, en mars dernier, du Haut Comité National du Dialogue Public-Privé et à l’approbation du Plan d’Action pour l’Amélioration de l’Environnement des Affaires.

Sur la même lancée, se structurent des dispositifs d’appui au développement du secteur privé avec, entre autres, la création en cours du Fonds d’Impulsion Economique et de Garantie des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat, ainsi que la Caisse des Dépôts et des Consignations. Ce dernier dispositif est un instrument appelé à financer les entreprises, les collectivités locales et les grandes opérations d’aménagement du territoire.

 Il apparaît nettement que sans ressources publiques importantes, sans une gestion rationnelle de ces ressources, on ne saurait envisager un avenir économique radieux. D’où, tous les efforts du gouvernement aux fins d’accroître les recettes non pétrolières et d’optimiser les dépenses publiques.

 En 2011, la tendance des six premiers mois montre qu’il est possible de porter réellement les recettes non pétrolières à plus de 500 milliards de francs CFA, contre un peu moins de 400 milliards en 2010. Les mesures en cours concernant l’élargissement de l’assiette fiscale, le meilleur recouvrement des impôts et la suppression des exonérations illégales, y contribuent fortement.

 L’augmentation des recettes publiques s’accompagne fort justement de la maîtrise du train de vie de l’Etat et de la gestion rigoureuse de l’ensemble des dépenses publiques. Il ne saurait en être autrement.

 Mes Chers Compatriotes,

 La plus grande faiblesse de notre économie, chacun de nous le sait, c’est qu’elle est portée essentiellement par les hydrocarbures qui représentent plus de 90% des exportations du pays et 85% des recettes publiques. Voilà pourquoi, nous accordons à la gestion de ce secteur la plus grande attention, la plus grande prudence et, bien sûr, la plus grande rigueur.

 Notre production pétrolière pourrait décliner à partir de 2012. C’est dans ce contexte que le Gouvernement a entrepris d’engager une série d’actions structurantes dans ce secteur vital du pays. L’évolution du cadre juridique et fiscal de l’amont pétrolier, la réorganisation de la Société Nationale des Pétroles du Congo en cours, procèdent de cette volonté et de cette démarche.

La prudence de ne pas continuer à mettre tous les œufs dans le seul panier du pétrole nous impose la nécessité vitale de diversifier rapidement notre économie en développant les secteurs fondamentaux de celle-ci.

 Les forêts.

Le secteur forestier, fortement affecté par la dernière crise économique et financière connaît à présent un regain d’essor et une légère amélioration de sa contribution au produit intérieur brut.

 La forêt congolaise a produit plus d’un million de mètres cubes en 2010, contre environ 975 mille en 2009. Les exportations des grumes, pour la même période, sont passées de 546 à 800 mètres cubes. Cette tendance est appelée à se renforcer dans les années à venir.

 L’agriculture et la pêche.

La politique agropastorale du gouvernement, mise en perspective par le Chemin d’Avenir, commence à produire, nous en avons la profonde conviction, les effets que, tous, nous espérons. Nous constatons avec satisfaction, au vu des réalités de terrain, l’émergence de tendances lourdes qui confortent la mise en œuvre du Programme National pour la Sécurité Alimentaire 2008-2012. Dans ce cadre, on note plusieurs projets réalisés ou en cours d’exécution. Il s’agit notamment:

 - de la création des premiers nouveaux villages agricoles de Nkouo, d’Imvouba et d’Odziba, dans le département du Pool ;

 - de la réhabilitation du Centre d’Appui Technique de Mpassa à Mindouli ;

 - du lancement de l’opération mécanisation agricole dans les départements de la Cuvette, des Plateaux, du Pool et de la Bouenza ;

 - de la commande d’un nouveau lot de machines et équipements agricoles destinés aux départements du Kouilou, du Niari et de la Cuvette-Ouest, ainsi que d’autres matériels qui seront affectés à la réhabilitation des champs de cacao dans la Cuvette, la Sangha et la Likouala ;

 - du développement attendu de la culture du palmier à huile sur 180 mille hectares et la construction des complexes agro-industriels dans les départements de la Cuvette et de la Sangha ;

 - de la production de maïs, des cultures maraichères, de haricots, de pommes de terre, de soja sur une superficie de 80 mille hectares, ainsi que l’élevage bovin dans le Niari et la Bouenza;

 et, enfin,

 - de la valorisation de 1.000 hectares pour la culture de maïs.

 La pêche est l’autre maillon important du programme national de sécurité alimentaire. Plusieurs activités ont été réalisées dans ce domaine dont les principales sont :

la mise en place du système ARGOS de surveillance satellitaire des navires de pêche et le renforcement des capacités logistiques par la distribution du matériel de pêche et d’aquaculture à des groupements de pêcheurs et d’aquaculteurs, en vue d’améliorer leur rendement.

 Considérée globalement, la part de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche au produit intérieur brut s’améliore d’année en année : 6% en 2006, 6,4% en 2010 ; elle sera d’environ 9% en 2011.

 Les mines.

 Parce qu’elles sont des porteuses significatives de croissance, les mines ont toujours retenu l’attention et l’intérêt du gouvernement. Dans ce secteur, l’accent a été mis de façon particulière sur :

 - le développement des projets structurants qui concerne les gisements de fer de Zanaga, dans la Lékoumou ; de Mayoko, dans le Niari ; des Monts Nabémba et Avima, dans la Sangha ; ainsi que les projets de production de phosphates uranifères dans le bassin du Kouilou ;

 - et, la mise en œuvre du programme de l’artisanat minier et la réalisation d’une opération d’inventaire des sites de production de géo-matériaux avec l’appui du PNUD.

 Il convient d’indiquer que, pour une gestion rationnelle de nos ressources minières, le gouvernement a entrepris de réaliser la cartographie géologique du Congo. Celle-ci servira, non seulement à produire des cartes géologiques, mais aussi à collecter des échantillons en prospection stratégique et tactique, à reconstituer un fonds documentaire et à fournir un appui institutionnel à l’éducation et à la formation des étudiants sur les thématiques des géosciences.

 Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

 L’industrialisation est l’activité transversale majeure susceptible de faire prospérer tous les secteurs de l’économie. C’est, justement pourquoi, elle est le premier pilier du Chemin d’Avenir. Porteuse des grands espoirs d’une croissance régulière capable de soutenir durablement le développement du pays, l’industrialisation du Congo, est en gestation prometteuse.

 Outre le renforcement des filières existantes, comme celles du ciment et de la transformation locale du bois, d’importants projets sont envisagés avec l’appui de nos partenaires. Il s’agit entres autres :

 - de la valorisation industrielle des produits de pêche de la zone basse-Alima ;

 - du développement de l’activité industrielle dans le domaine du palmier à huile et de l’hévéa, dans la Sangha, la Cuvette, la Cuvette-Ouest, la Lékoumou et le Kouilou ;

 

- de la mise en place d’un complexe agro-industriel d’une superficie de douze mille hectares pour la production de manioc, et d’une usine de transformation d’une capacité journalière de 33 tonnes de farine fermentée et de farine de panification.

 - de l’installation en cours à Maloukou Tréchot sur les rivages du fleuve Congo, d’un complexe industriel qui sera spécialisé dans la fabrication de matériaux de construction (tôles galvanisées, tubes oranges, tuyaux PVC, et autres matériaux de construction).

 Des zones économiques spéciales, dont la vocation est de contribuer à l’émergence d’un secteur industriel dynamique et diversifié, vont regrouper des industries spécialisées dans les exportations. Quatre zones économiques spéciales sont prévues sur les bords de la Sangha, de l’Alima, du fleuve Congo et de l’Océan Atlantique. Pour leur éclosion, le gouvernement a établi un partenariat triangulaire avec l’Ile Maurice et Singapour.

Suivant le même élan, le Gouvernement s’emploie à donner à l’industrie touristique les moyens de ses ambitions. Des appels d’offre sont lancés depuis quelques semaines pour des études d’aménagement des sites touristiques les plus typiques de notre pays : les parcs et réserves d’Odzala Kokoua, de Nouabalé Ndoki, de Conkouati ; les sites de la Loufoulakari, de Mah, du Lac Nanga et des Cataractes.

 Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Le redressement remarquable de notre économie et l’assainissement rigoureux des finances publiques ont permis au gouvernement d’avoir des coudées plus franches pour engager une importante réflexion prospective sur la stratégie de développement du Congo. Cette grande ambition de planification comprend trois (3) composantes :

 - une vision stratégique à long terme qui définit le modèle de société auquel le Congo aspire pour 2025, et les stratégies pour y parvenir ;

 - un cadre stratégique qui définit les stratégies à moyen terme pour la croissance, l’emploi et la réduction de la pauvreté (DSRP 2012-2016) ;

 

- un cadre opérationnel de programmation quinquennale qui est décliné par secteurs.

 Cette réflexion prospective dite « Congo Vision 2025 » doit se conclure avant la fin de cette année. Son but est de conduire le Congo à l’émergence à l’horizon 2025.

 Il convient de signaler que tous les ministères et les principales institutions du pays sont désormais dotés de Plan d’Actions Prioritaires (PAP) et de Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT).

 

 

 Mes Chers Compatriotes,

 

Notre vision constante, vision stratégique s’il en est, est d’accorder la plus grande priorité aux infrastructures et équipements qui constituent les bases du développement durable de notre pays. Nous en avons fait notre devoir en nous attachant à moderniser nos départements, à tour de rôle. Cette vision, cette politique produit déjà ses plus grands effets au regard des réalisations ci-après :

 - dans le domaine de la production et de la distribution de l’énergie électrique :

 

• le barrage hydro-électrique d’Imboulou d’une puissance installée de 120 mégawatts ;

 • les postes de transformation ainsi que 800 kilomètres de lignes de transport d’énergie associées à ce barrage ;

 • la Centrale à gaz de la Côte Matev, à Pointe-Noire, produisant 300 mégawatts ;

 • la réhabilitation des postes de transformation et des lignes de transport d’énergie entre Pointe-Noire et Brazzaville.

 L’ensemble de ces réalisations permet d’augmenter la production de l’électricité en la multipliant par six et de concrétiser ainsi le projet du boulevard énergétique.

 

 

- Dans le domaine des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication : la poursuite de la mise en œuvre de deux projets structurants portant couverture nationale en télécommunications pour l’un, et accès à l’autoroute de la communication par fibre optique pour l’autre.

 - Dans le domaine des infrastructures de communication physique :

 • l’achèvement en 2012 des travaux du premier tronçon de la route nationale N°1 Pointe-Noire - Dolisie, long d’environ 170 Kilomètres et le lancement du deuxième tronçon Dolisie-Brazzaville, long de 344 kilomètres ;

 • la construction de la route Sibiti-Mapati-Ibé sur 56 kilomètres ;

 • la réhabilitation de la route Loudima-Sibiti ;

 • la réhabilitation et l’élargissement de la route nationale N°2, de Brazzaville à Ollombo ;

 • l’aménagement et le bitumage des routes : Owando-Makoua-Mambili-Ouesso, sur 326 kilomètres ; Makoua-Etoumbi, sur 100 kilomètres ; Boundji-Ewo, sur 80 kilomètres ; Oyo-Tchikapika sur 27 kilomètres et la modernisation des voiries urbaines des villes de Nkayi et de Ouesso ;

 • la réalisation imminente de deux projets d’intérêt sous-régional : la route Ketta-Sembé-Souanké-Ntam, à la frontière du Cameroun et les études du pont-route-rail entre Brazzaville et Kinshasa, en partenariat avec la République Démocratique du Congo, la CEEAC et la BAD ;

 • la réhabilitation du Chemin de Fer Congo-Océan, avec l’acquisition de nouvelles locomotives et de trains voyageurs modernes ;

 • l’exécution des travaux de modernisation des installations portuaires de Pointe-Noire et de Brazzaville, en même temps que les ports secondaires.

Concernant les infrastructures aéroportuaires, les projets suivants sont exécutés ou en voie de l’être :

 • la modernisation de l’aérogare de Brazzaville par la mise en service de son premier module et la poursuite des travaux de construction du second ;

 • la poursuite des travaux de construction de la deuxième piste de l’aéroport international de Maya-Maya ;

 • le lancement prochain de la construction de l’aérogare de Pointe-Noire.

Pour clore ce volet, je voudrais partager avec vous le bonheur de constater que le département de la Cuvette-Ouest est aujourd’hui à l’heure des grands changements synonymes de meilleures conditions de vie.

 

Le processus de municipalisation accélérée qui se déroule dans ce département est en train de transformer, on pourrait même dire, de transfigurer cette partie du territoire national.

 

La capitale départementale, Ewo, s’ouvre à l’urbanisation avec son aéroport, ses voiries aménagées, son système d’adduction d’eau potable, son futur marché moderne, son futur hôpital général, son futur stade municipal, et, j’en passe.

 

Les villes de Kellé, Etoumbi, Mbomo, Mbama, Okoyo et Lékéty prennent, elles aussi, le train du siècle, de notre siècle, grâce au Chemin d’Avenir.

 

Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mes Chers Compatriotes,

 

La situation sociale sera toujours une grave préoccupation pour le gouvernement tant que ne seront pas comblées toutes les attentes. J’ai conscience que tout n’a pas encore été fait au profit du social.

 Tant et plus de choses sont encore à faire pour assurer une vie meilleure à tous. Le Gouvernement les mettra en œuvre progressivement en veillant à ne pas menacer les bases économiques sans lesquelles le développement social durable n’est pas envisageable. Sans économie forte, bien structurée et durablement inscrite dans le cycle de la croissance régulière, le social amélioré ne peut qu’être éphémère ou illusoire.

 Au-delà des bons résultats économiques et financiers enregistrés jusqu’ici, il demeure la nécessité de poursuivre des réformes qui sont de nature à garantir le développement durable dans notre pays et, en conséquence, le mieux-être de tous les Congolais. Le gouvernement s’y attelle. Une telle politique permettrait de renforcer les avancées déjà réalisées par le gouvernement, et que je m’en voudrais de ne pas mentionner. Il s’agit principalement :

 

1.- de l’exécution des engagements sociaux pris par le Gouvernement en direction des travailleurs, et notamment :

 

- le règlement, en décembre 2010, du dernier des 23 mois d’arriérés de salaires des agents de l’Etat, tels que comptabilisés en décembre 1999 ;

 - le déblocage, au début de cette année, des premiers effets financiers résultant de l’ abrogation du décret qui suspendait les avantages pécuniaires dus aux fonctionnaires à la suite de la valorisation de leurs situations administratives ;

 

- la revalorisation, au début de cette année, du salaire minimum garanti par l’Etat à ses agents, pour plus de 25%, en le faisant passer de 50.400 francs CFA à 64.000 francs CFA. Et ce, hors prime spéciale de transport fixée à 10.000 francs CFA par mois pour chaque fonctionnaire ;

 - la prise en charge de plus de 10.000 dossiers de retraite qui étaient en instance, depuis 2007, à la Caisse de Retraite des Fonctionnaires et à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;

 

- l’adoption par le Parlement de la loi-cadre sur la sécurité sociale dont la vocation est d’étendre la couverture sociale à la majorité de la population.

 

2.- de l’impératif vital d’accès des populations à l’eau potable, pour lequel les investissements réalisés permettront d’augmenter, de manière substantielle, la capacité de fourniture d’eau potable dans les principales villes. C’est notamment le cas de Brazzaville qui bénéficie d’une unité de potablocs d’une capacité totale de 2.340 mètres cubes par heure, en plus de la deuxième usine de production d’eau potable de Djiri, en construction, pour une capacité de 5.000 mètres cubes par heure et de l’ancienne usine en pleine réhabilitation.

 

3.- de la consolidation de l’offre en matière d’éducation, par l’amélioration de l’encadrement pédagogique et la modernisation des infrastructures scolaires.

 

A cet effet, le Gouvernement s’attelle à la construction des lycées d’Excellence dont celui de Mbounda qui va ouvrir ses portes au mois d’octobre prochain.

 

4.- de la dynamisation de l’offre en matière de santé qui se traduit par la poursuite de l’effort de construction des infrastructures sanitaires viables, tant par la qualité du plateau technique que par le professionnalisme des praticiens de santé.

 Entrent dans ce cadre : la réhabilitation en cours de l’hôpital mère et enfant Blanche Gomes ; le lancement dans les prochains jours des travaux de réhabilitation du Centre Hospitalier et Universitaire de Brazzaville d’une part, et la construction d’un deuxième CHU à Brazzaville, d’autre part.

S’il est encore trop tôt de disposer des données sur l’impact de la gratuité de la césarienne et des autres interventions majeures liées à l’accouchement, les mesures de gratuité concernant la lutte contre le VIH/SIDA et le paludisme nous fournissent les éléments d’appréciation ci-après:

- le nombre de patients placés sous antirétroviraux s’est élevé à 15.000 contre 1.200 en 2003 ;

 - les nouvelles infections à VIH ont reculé de plus de 50% ; tandis que la mortalité par la même infection a baissé de plus de 60% ;

- la prévalence de l’infection à VIH est tombée de 4,2% en 2003 à 3,2% en 2009 alors que la transmission du VIH de la mère à l’enfant se situe actuellement en dessous de 2%.

 5- de la poursuite des programmes immobiliers en vue d’accroître l’offre en matière de logements sociaux dont certains sont déjà disponibles à Brazzaville, Oyo et Kindamba. Tandis que d’autres sont encore en chantier ou à l’étude, le cas de 1.000 logements prévus sur le site destiné aux nouveaux quartiers à Kintélé, dans la périphérie nord de Brazzaville.

 

6.- enfin, de la création des opportunités d’emplois qui vise la réduction du chômage, notamment celui des jeunes en quête du premier emploi.

 A ce propos, l’Etat a ouvert, au titre de l’année 2011, 5.000 postes budgétaires supplémentaires à la Fonction publique, réservés prioritairement aux corps de l’enseignement primaire, secondaire, technique et professionnel ainsi qu’au corps de la santé.

 De même, le Gouvernement s’appuie sur le processus d’industrialisation et de diversification de l’économie pour faire reculer le chômage. Les raisons d’espérer existent :

 - plus de 30.000 emplois dans les domaines les plus divers vont être générés par 77 projets d’investissements privés dont 27.000 emplois qui vont être crées par le projet de développement de la culture du palmier à huile dans la Cuvette et la Sangha ;

 - 2.000 emplois sédentaires vont être offerts par le programme de l’artisanat minier, et 4.000 autres par la mise en exploitation de la mine de Zanaga;

 - plus de 10.000 postes d’emplois seront rendus disponibles dans la filière de transformation locale du bois.

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

 Garantes de la permanence de la Nation, les institutions de la République exécutent leurs missions dans la stabilité et l’équilibre des pouvoirs. Par leur fonctionnement régulier, elles continuent de renforcer les piliers de la République et de l’Etat de droit.

 Le Parlement demeure ce haut lieu d’expression démocratique, de la culture du débat ouvert, dans le respect mutuel, la tolérance et l’acceptation des différences, source de notre dynamisme et de notre richesse.

 

L’assainissement et la modernisation de l’espace politique national fait du chemin ainsi qu’en témoignent, entre autres, l’application de la loi sur les partis politiques et l’organisation, en cours, du statut de l’opposition républicaine.

En vue d’atteindre l’objectif d’une Administration de développement par l’approche de la « Gestion Axée sur les Résultats », de nouvelles dispositions sont mises en place. Il s’agit notamment de :

 

- l’informatisation de la fonction publique ;

 - et de la mise au point d’une série de réformes administratives dont la modification de la loi du 14 novembre 1989 portant refonte du statut général de la fonction publique.

 La décentralisation, l’un des maillons essentiels de la réforme de l’Etat et de la modernisation de l’Administration publique, bénéficie désormais d’un plan stratégique pour sa mise en œuvre. Celui-ci prévoit entre autres :

 - le renforcement de l’autonomie financière et de l’action économique des collectivités locales ;

- la consolidation des mécanismes d’appui et de contrôle de la décentralisation ;

 - le raffermissement de l’organisation administrative et territoriale.

 Dans le même élan, le Gouvernement vient de rendre effectif le fonctionnement des communautés urbaines et de créer de nouveaux arrondissements dans les départements de Brazzaville et Pointe-Noire afin de rapprocher l’Administration de ses administrés.

 L’exécution des Contrats de Plan Etat-départements, outils de financement des projets de proximité au profit des populations, pour une incidence budgétaire annuelle de 1.500.000.000 de francs CFA par Conseil départemental, permet d’assurer une meilleure visibilité au processus de décentralisation.

 La réforme foncière, processus destiné à restructurer l’organisation et la gestion de l’espace territorial, est en marche. En la matière, le Gouvernement met tout en œuvre pour faire reculer les pratiques et les mentalités anachroniques devant la force de la loi.

 Désormais, les investissements privés peuvent bénéficier de cessions de terrain selon les lois et règlements de la République.

 Désormais, l’Etat possède des réserves foncières pour des besoins d’intérêt public. En outre, pour garantir la mise en œuvre de la réforme foncière, l’Etat s’est doté d’une Agence Foncière pour l’Aménagement des Terrains, d’un Bureau d’Etudes et de Contrôle des Travaux Cadastraux, et d’un Fonds National du Cadastre.

 Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mes Chers Compatriotes,

 Pilier de la souveraineté, la Force Publique s’est engagée, dans la méthode, la discipline et la rigueur, dans le processus de sa modernisation.

 Il s’agit, pour nos Forces Armées, notre Police et notre Gendarmerie d’atteindre, entre autres objectifs, l’amélioration des capacités opérationnelles ainsi que le renforcement du lien sacré qui doit toujours exister entre la Force Publique et la Nation.

 Dans ce contexte, il importe de noter que :

- le projet de loi de programmation militaire va être soumis au Parlement prochainement ;

 - l’effort de modernisation des équipements et du matériel militaires se poursuit.

 La Justice, gardienne des libertés et de l’Etat de droit, s’emploie, avec ardeur et responsabilité, à renforcer les capacités de l’offre de ses services dans le cadre de sa modernisation.

 La mise en œuvre progressive de la nouvelle carte judiciaire issue des lois de 2008 dans le dessein légitime de rapprocher la Justice du justiciable, ainsi que l’amorce de la création et l’implantation subséquentes des infrastructures judiciaires sur l’ensemble du territoire national, participent de notre volonté d’édifier l’Etat de Droit dans notre pays.

 Dans le domaine de la Justice, probablement plus qu’ailleurs, la probité, l’éthique, la morale, la rigueur intellectuelle sont à cultiver avec soin, de façon particulière, tant l’exigence sociale y est plus forte en raison de ce que la Justice est appelée à protéger et à garantir les droits et libertés des citoyens, gage d’une République sûre.

 C’est pour toutes ces raisons que j’ai demandé expressément au Garde des Sceaux, à la lumière des conclusions/recommandations de la session inaugurale du Conseil Supérieur de la Magistrature, d’engager une réforme profonde des statuts de l’ensemble des Personnels de justice, du magistrat au Greffier, de l’Avocat au Notaire, sans omettre l’Huissier de Justice.

 Mes Chers Compatriotes,

 Reflet de notre politique intérieure fondée sur la paix en vue du développement, notre diplomatie, vitrine et voix du Congo à l’extérieur, a fait de notre pays l’objet d’une attention soutenue et d’un intérêt constant de la part des autres Nations du monde, comme l’attestent les faits suivants :

 - la participation de nombreux hôtes de marque aux festivités du cinquantenaire de notre indépendance ;

 - l’organisation à Brazzaville du sommet des 3 bassins forestiers tropicaux du monde ;

 - l’élection du Congo au Conseil Exécutif du Programme du haut Commissariat pour les Réfugiés ainsi qu’au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU pour la période 2011-2014;

 - la poursuite de nos mandats au Conseil Exécutif de l’UNESCO et au sein des Conseils d’administration de plusieurs organismes du système des Nations Unies ;

 - la poursuite de l’exercice de notre mandat à la présidence de la CEMAC, ainsi que de notre engagement dans le processus de la Conférence Internationale de la Régions des Grands Lacs.

 Sur ce dernier point, je voudrais rappeler qu’il y a quatre mois, Brazzaville venait d’abriter une importante réunion ministérielle sur les défis auxquels sont confrontés les Etats de la Région des Grands Lacs.

 Je saisis la présente occasion pour saluer la naissance dans cette région de la République du Soudan du Sud.

 Par ailleurs, au nom de notre foi inébranlable en la paix, j’ai apporté la contribution du Congo à la recherche d’une solution durable à la crise libyenne, en ma qualité de Membre du panel des Chefs d’Etat de l’Union Africaine.

 Au nom de cette même forte conviction, le 15 avril 2011 à Kinshasa, j’ai eu de fructueux entretiens avec mon homologue de la République Démocratique du Congo, le Président Joseph KABILA KABANGE, au sujet de nos relations bilatérales.

 Enfin, la nécessité d’arrimer notre diplomatie aux exigences du développement m’a conduit, en juillet dernier, successivement à SINGAPOUR et à l’Île Maurice, partenaires avec lesquels nous nous sommes engagés à œuvrer pour la diversification de notre économie. 

Mes Chers Compatriotes,

 Après le Pool, j’ai choisi le département des Plateaux pour abriter les festivités du cinquante-troisième (53ème) anniversaire de l’Indépendance Nationale, le 15 août 2013, et l’édition correspondante de la municipalisation accélérée.

 Monsieur le Président du Congrès,

Monsieur le Président du Sénat,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mes Chers Compatriotes,

 Ce tour d’horizon vous a certainement permis d’avoir un aperçu sur l’état de notre nation ; de vous faire une idée sur la santé de notre pays.

 Comparativement avec ce qui se passe ailleurs dans le monde : guerres, terrorisme, famine, atteinte aux droits humains, crises financières et économiques récurrentes, peuples inquiets face à eux-mêmes et à leur destin, on peut dire que le Congo est un havre de paix et de sécurité, une terre de générosité et d’hospitalité, un pays qui, conformément à ses ambitions, marche sereinement vers la réalisation de son destin.

 Nous sommes conscients que le chantier du développement de notre pays est considérable. Bien que le chemin déjà parcouru soit appréciable, il reste encore et toujours tant de choses à faire, tant de difficultés à vaincre, tant de sacrifices à consentir pour parvenir aux portes de la prospérité et du bonheur, aux portes du salut.

 Il ne nous est possible d’atteindre ces grands objectifs, ces nobles objectifs du bien-être collectif que :

 - par l’effort soutenu au travail. Chacun, où qu’il se trouve, dans la fonction publique, dans l’entreprise privée, doit être en permanence, pénétré de son devoir afin de l’assumer avec responsabilité et abnégation ;

 - par la lutte acharnée contre les anti-valeurs : toute dérive morale, toute atteinte à l’éthique doit être considérée par tous comme une déchéance, une perte de l’honneur et de la dignité ;

 - par le maintien en équilibre et dans la stabilité de notre économie et de nos finances.

 Ce n’est que sur la base d’une stabilité consolidée qu’ensemble, dans la paix, la cohésion et la solidarité, nous porterons, avec succès, le Congo aux cimes du développement, aux horizons de l’émergence et à l’affirmation de son indépendance.

 Nous le pouvons parce que nous en avons les moyens et la volonté.

 Vive la République !

 Vive le Congo !"

 

Tag(s) : #Politique
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :