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Le président Sassou N'Guesso
Le président Sassou N'Guesso

Plusieurs Congolais ont pris ça comme un simple poisson d'avril, d'ailleurs c'était le 1er avril. Un vrai mokalu de Mossaka. Et pourtant le président a bel et bien parlé sur la BBC, avant son départ pour l'Angola. Mais l'entretien n'a été diffusé que quelques après, pendant son séjour à Luanda. Et bien sûr dans cette interview, il s'est agi de la constitution. Le président Denis Sassou N'Guesso n'a pas changé de tendance, un jour ou l'autre, le peuple sera appelé à décider, à trancher entre le OUI ou le NON de la constitution! Voici l'exclusivité même de cette interview accordée à nos confrères de la BBC TV et diffusée sur la radio BBC:

Quel est votre avis dans le cadre du changement constitutionnel au Congo ?

Je pense que la constitution actuelle peut être améliorée. Voilà pourquoi, j’ai laissé ce débat au niveau des partis politiques, de la société civile. Et au niveau du peuple tout entier. Naturellement ! Puisqu’il s’agit de la constitution. A l’issue de ce débat, il faudrait que le peuple se prononce par référendum.

Et sur quels points est-ce que cette constitution peut être améliorée ?

Sur beaucoup de points. Je vais vous prendre un exemple : le président de la république ne peut pas dissoudre l’assemblée ; l’assemblée ne peut émettre des motions de censure contre le gouvernement. Aujourd’hui, l’assemblée est tenue majoritairement par le parti au pouvoir et ses alliés. Donc si un dirigeant de l’opposition arrivait aux affaires d’ici les élections de 2016, he bien il ne pourra même pas gouverner, parce qu’il ne peut dissoudre l’assemblée, et appeler à d’autres élections. Je donne un exemple, il y en a plusieurs.

Et si la constitution était changée, est-ce que cela rendrait possible pour vous de vous représenter l’année prochaine ?

ça c’est une autre histoire. Si la constitution est changée. Je ne sais pas dans quelle chance elle le serait. Mais aujourd’hui, on parle de la constitution. La tendance est toujours à vouloir lier le débat constitutionnel à la personne du président. Non, il faut parler des institutions. Et de l’avenir de ces institutions. Pour qu’elles soient stables et durables.

Vous n’avez pas encore pris votre décision ?

Non, pas du tout !

Mais en ne l’excluant pas, vous laissez la possibilité ouverte ?

C’est le commentaire que vous faites…

Qu’est-ce que vous avez pensé des commentaires d’autorités américaines et françaises sur ce débat sur les changements de constitution en Afrique. On a entendu des commentaires des USA sur la RDC ; de la France sur le Congo-Brazzaville ?

Mais je suis quand même pour le respect de la souveraineté des Etats, les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et la non-ingérence directe dans les affaires intérieures des autres Etats.

Qu’est-ce que vous avez pensé des évènements au Burkina-Faso ?

C’est la réalité de la situation de ce pays-là qui a donné ce résultat. Mais on a vu d’autres résultats en Egypte ; d’autres résultats en Tunisie, et même d’autres résultats encore en Libye. Vous voyez qu’ici et là les choses n’ont pas toujours été reluisantes. On ne peut pas dire que le désastre en Libye est une bonne chose…

Je voudrai parler un peu de vos relations avec la RDC voisine ? Il y a eu des dizaines de milliers de ressortissants de la RDC qui ont été expulsés du Congo-Brazzaville l’année dernière. Parmi eux, il y avait aussi des femmes et des enfants. A l’époque, les autorités congolaises ont parlé d’une opération anti-criminalité. Cependant les méthodes d’expulsions, mais aussi leur ampleur ont été critiquées. Le Congo a promis une enquête sur les conditions d’expulsions et d’abus des droits de l’homme. Où en est cette enquête ?

Je crois qu’il y a quand même des abus de langage autour de cette question. Il y a eu au cours de ces opérations des agents de la force publique qui ont été sanctionnés ici. En réalité, si des milliers de ressortissants de la RDC en situation irrégulière, ont été renvoyés, il y a en revanche encore des centaines de milliers de ressortissants du même pays qui sont au Congo. La situation est revenue à la normale parce que les autorités des deux pays se sont entretenues. Moi-même, je me suis rendu à Kinshasa, et la situation est revenue à la normale.

Tag(s) : #Politique
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