Crise de manioc à Bouansa dans la Bouenza

 C’est comme ça toutes les saisons, ont témoigné, à SEVERIN NEWS, les populations de Bouansa, ville située à quelque 200 Km au sud ouest de Brazzaville : le manioc, aliment de base de ces populations, manque pendant la préparation des cultures d’arachide du mois d’octobre, ou juste après la récolte de haricot du mois de septembre. Le pain de manioc, encore appelé chikwangue (notre photo), diminue ainsi constamment de volume.

Malgré la grande production de manioc dans cette ville et autres localités environnantes comme Mantsoumba, Ndiba et Kimbedi bac, le pain de manioc qu'on trouve sur le marché à 250F CFA, ne représente plus rien. Et pourtant, une famille de cinq personnes peut s'en régaler; mais là, même deux personnes (quoi que gourmandes) s'en iront le ventre plat.

La raison: les paysans restent préoccupés par la toute prochaine culture d'arachie, alors qu'il y a à peine quelques semaines venait de prendre fin la récolte du haricot. Aller chercher le manioc en brousse, épulcher, mettre dans l'eau, pétrir (photo ci-contre) et préparer au grand feu est un travail harassant, témoignent bien des populations de Bouansa. Pour tenter de s'acheter du savon et du pétrole, quelques femmes s'embarquent en faisant le tout : entreprise de manioc et préparation des cultures.

Le prix reste le même : 250F, mais le volume a considérablement baissé. Les commerçants qui sollonnent par là n'hésitent pas de tout acheter pour les grands consommateurs de Brazzaville et de Pointe-Noire.

Le manioc est ainsi en crise à Bouansa. Cela devra durer jusqu'en novembre prochain, lorsque les paysans vont se libérer de leurs tâches champêtres. Pour le moment, on mange ce que l'on voit. Les populations boudent, mais elles finissent bien par acheter. L'occasion faisant le larron, bien des commerçants essaient de remonter la pente par la vente fructueuse de la chikwange.