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Qui vous le dira mieux que cette image ?

Après la guerre civile de 1993, la faculté des Sciences, l’une des plus importantes de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville au Congo a été saccagée par les ninjas et les Cocoyes. Pour éviter que les étudiants ne connaissent des années blanches à répétition, le président Pascal Lissouba avait préconisé deux mesures : envoyer une bonne partie d’étudiants en Afrique de l’Ouest, et réinstaller d’autres (ceux de la Première année notamment) à Dolisie (sud ouest) sur le site de Mbounda.

L’idée n’avait pas du tout marché, surtout pour ceux qui sont allés à Dolisie. Depuis là, leur site de Bacongo est devenu ce qu’on peut voir sur cette photo, l’Etat incapable de le réhabiliter. Ce devenu simplement une décharge publique, toute la saleté de Bacongo, Makélékélé  et certains quartiers de Brazzaville est déposée à cet endroit.

Bien après la guerre de 1993, des Congolais, fonctionnaires de l'Etat, et pères de familles, victimes des violences armées, avaient pris d’assaut la faculté pour y habiter. Ils y sont restés jusqu’en 1998 lorsque les ninjas (de Ntumi cette fois-ci) ont poussé tous les gars de ces quartiers à fuir. Au retour de la guerre en 1999-2000, le site a été de nouveau occupé. Et on ne parlait plus de la faculté des Sciences à cet endroit. Le gouvernement signant pêle-mêle des accords de paix et de cessation des hostilités avec le pasteur Ntumi avait d’ailleurs consenti aux ninjas d’y habiter avec leurs familles.

Et lorsqu’éclate en 2005 la dernière guerre de Bacongo entre l’armée et les ninjas, les militaires ont saccagé ce site, prorement tenu par ceux qui y résidaient. Depuis, ce devenu une antre de bandits, de fumeurs de chanvre, bien sûr sous la barbe de la police, si déjà quelques éléments n’y viennent pas  eux-mêmes tirer quelques « taffes » de chanvre.

Pendant que les étudiants de la faculté des Sciences sont confinés à la faculté de droit aux environs du lycée Pierre Savorgnon de Brazza, leur site est même transformé en un garage de gros véhicules, genre Mercedes 2624 ( photo ci-contre). Hugues Ngouelondele, le puissant et zélé maire de Brazzaville,devrait en fait dire à Maurice Marel Kihounzou, le maire de Makélékélé, decommencer à déguerpir (à la manière de Lamyr Nguélé) ce garagiste qui occupe le site de la faculté. Dans tout, ça les autorités universitaires sont restées muettes comme des jeunes carpes de Madoukou (ruisseau coulant au coeur de Brazzaville)!

Au moment où le monde entier est attentionné à suivre les prix Nobel de Science, le Congo peine encore à avoir des structures pour former des étudiants, les chercheurs de demain. Pays aux richesses déferlantes et inquatifiables,  le Congo a du mal aujourd’hui à avoir une vraie faculté des Sciences.

Le problème de la faculté des Sciences se pose à tous les 11 établissements de l’Université Marien Ngouabi (on l’appelle Université juste parce que les étudiants y fréquentent, sinon il n’y a rien de tel dans ces ruines coloniales). Plusieurs fois annoncé par les autorités qui sont assises, encaissent et gèrent paisiblement les recettes des ressources nationales, le plan de réhabilitation de l’Université Marien Ngouabi est toujours dans les tiroirs.

Bien plus, le gouvernement annonce la création de deux universités pendant le « Chemin d’avenir », projet de gouvernement du président Denis Sassou Nguesso. Quant à Marien Ngouabi, on ne sait pas ce que l’on en fera. Mais c’est déjà une poubelle, demandons donc à PROBRAZZA, la société de ramassage d’ordures à Brazzaville de s’y installer (!!!).

Les bosseurs des mathématiques, de biologie, de chimie et de physique qui ont connu la faculté des Sciences des années 1980, voici ce qu’il en reste. Mirez-vous sur ces deux photos, et dites ce que vous en pensez. SEVERIN NEWS attend les commentaires !

 

Tag(s) : #Culture
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