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Mais qu'est-ce qui l'a réellement pris ? On ne saurait le dire! Sauf qu'il devrait savoir que ces choses-là ne marchent pas en Afrique : Caillacer le cortège présidentiel, c'est du suicide.

Armand Tungulu est un jeune bruxellois de la RDC qui occupe l'actualité maintenant. Motif ? Il a jeté les pierres sur le cortège du président Joseph Kabila de la RDC, alors qu'il circulait le 29 septembre dernier sur l'avenue de Libération, ex-24 novembre (pour ceux qui connaissent Kinshasa).

Et sans tarder, la garde présidentielle s'est saisi de lui pendant que l gars se débattait entre ces gorilles bien formés. Maîtrisé, il est jeté en prison, car les services de renseignements voulaient bien savoir ce qui a pu motiver un tel acte. Des actes qu'on ne voit qu'en Europe où nos présidents sont caillacés, hués et siflotés dans les rues de Paris en France ou de Bruxelles en Belgique, par une foule en majorité faite de leurs propres compatriotes qui les accusent de tous les maux dont souffrent nos pays très pauvres, malgré leurs richesses.

Mais, en Afrique, un chef, ça se respecte, disent les dignitaires. Ce gars de la RDC a osé...et il a payé de sa vie. Les gars de prison où il était détenu parlent d'un suicide, Armand Tungulu s'étant, semble-t-il, enfoncé une tige dans l'oreille. Une thèse reprise par le procureur général de la RDC.

Sceptiques et dubitatifs, ses compatriotes et autres activistes des droits de l'Homme réclament une autopsie pour savoir si réellement Armand est mort en mettant lui-même fin à ses jours, ou bien il y a eu main noire, comme cela est courant en Afrique. Une opinion que partage pas sa femme, habitant à Bruxelles.

D'après son entourage, et les activistes des droits de l'Homme qui étaient avec lui sur la place de Matonge à Bruxelles le 15 mai 2009, l'homme avait certainement l'habitude de manifester, de dire son opinion devant le public, mais d'abdiquer aussi facilement. Car, il faut le noter, depuis que la RDC est RDC, en passant par le Zaïre du vieux Léo, jamais un Kinois n'a osé jeté, même un gentil bout de papier sur le cortège présidentiel. C'est signer son arrêt de mort. Même quand le vieux Nkoyi fuyait l'entrée des troupes de l'AFDL à Kinshasa, les populations n'ont pas essayé de lui jeter les pierres ou du simple sable à la figure. Le serpent, même mort, ne finit pas de faire peur, dit-on en Afrique!

Mais pourtant, jointe par la Radio Okapi, la radio des Nations Unies émettant de Kinshasa en RDC, son épouse parle d'un homme "calme". "Jamais dans sa vie je l'ai entendu menacer de mettre fin à ses jours", a déclaré Mme Tungulu à Radio Okapi qui l'a jointe depuis Bruxelles. Elle a même réclamé le rapatriement de la dépouille mortelle de son épouse "pour que les enfants puissent lui rendre un dernier hommage", a-t-elle ajouté en sanglots.

Elle a cependant révélé, toujours à cette radio, : "Ce que je sais, il avait beaucoup de soucis pour le Congo. Chaque fois qu’on mettait les films du Congo à la télé montrant des tueries, il était très affecté, il ne supportait pas ces films"

Armand était venu à Kinshasa pour des vacances. Mais, le Diable l'a poussé à jeter la pierre sur le cortège du président, et voilà!

Toute la communauté de la RDC vivant à l'étranger, notamment en Belgique, a manifesté pour protester contre la mort de ce vaillant fils de la diaspora. D'autres manifestations sont prévues dans certaines capitales occidentales où les gens ont la culture de dire à leurs chefs, de quelle que manière que ce soit, qu'ils ne sont pas d'accord avec eux. Pour l'heure, rien de tel en Afrique où pourtant fourmillent les ex-Zaïrois.

Tag(s) : #Droits Humains
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