Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

Le président de la république Denis Sassou Nguesso a signé le 8 mai un décret fixant au 12 juillet 2009 le premier tour de l’élection présidentielle. A deux mois de la tenue de ce scrutin, pouvoir et opposition tergiversent encore sur les conditions de préparation de cette élection, alors que le candidat de la majorité n’est toujours pas connu.

 

C’est dans ce décret de deux articles que le chef de l’Etat congolais convoque le corps électoral voter pour le premier tour. L’acte du président de la république a ainsi mis fin à de nombreuses incertitudes sur la tenue ou pas de cette élection cette année.

Ce décret cependant ne met pas terme aux longues querelles mettant aux prises le pouvoir et l’opposition sur les conditions d’organisation de cette élection. Les partis de l’opposition qui réclament en effet à cor et à cri l’organisation d’un recensement administratif spécial, ont reçu comme réponse de la part du gouvernement la prolongation de l’opération de révision des listes électorales affichées dans les sièges de communes, de préfectures, de sous-préfectures, de quartiers et de villages du pays. Ce qui fait que jusqu’alors, le corps  électoral n’est pas encore maîtrisé. Bien que l’étape restante ne constitue plus une raison pour solliciter une rallonge de la date de la tenue de cette élection, les partis de l’opposition font toujours état dans leurs calculs d’une réserve de plus de 500.000 voix du pouvoir. D’après les partis membres du Front uni de l’opposition, le pouvoir se serait mis de côté ces voix à la suite des gonflements des listes électorales, en inadéquation avec les indications démographiques dans certaines localités moins peuplées que le nombre de votants.

Au terme des discussions à la Concertation citoyenne d’avril dernier, les membres de l’opposition dite « modérée » avaient obtenu que le pouvoir fasse des visites de terrain dans les localités où le corps électoral pose problème.

Les revendications de l’opposition sont quelque fois légitimées par l’absence du nombre de votants, d’abstention et de suffrages exprimés lors des dernières élections locales de 2008, après la « pagaille » enregistrée aux législatives organisées en 2007. Ces élections des députés ont été savamment critiquées par les observateurs de l’Union africaine et certains indépendants.

Les différents candidats qui se sont déjà déclarés attendent en ce moment l’enregistrement de leur candidature par la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL), récemment légitimée davantage par la concertation citoyenne, alors que les partis de l’opposition appelaient à sa dissolution pure et simple. C’est la Cour constitutionnelle, dirigée par Gérard Bitsindou et qui vient de bénéficier d’un tout nouveau siège en face du palais de parlement, dans les eucalyptus, qui se chargera de statuer sur la légalité des ces candidatures. Il y a quelques jours, cette cour avait sommé le gouvernement de proposer déjà la date de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle. C’est chose faite aujourd’hui.

Normalement la campagne en vue du premier tour de ce scrutin devait démarrer fin juin et durer les dix premiers jours du mois de juillet 2009.

Si la plupart des candidats de l’opposition se sont déjà prononcés, celui de la majorité n’est toujours pas connu. Le président Sassou Nguesso, potentiel candidat de cette famille politique, et dont les militants et les sympathisants appellent à la déclaration de candidature maintient encore le suspens. Mais depuis quelque semaines, il entreprend des tournées dans le pays, inaugurant des routes, des bâtiments et posant des pierres en guise de lancement des chantiers. Pour l’opposition, le candidat du pouvoir est déjà en campagne.

C’est pour la troisième fois après le processus démocratique de 1991 que les Congolais vont voter un président de la république après 1992 (élection de Pascal Lissouba) et 2002 (élection de Sassou Nguesso). Si les élections de 2002, marquées par un contexte de guerre civile, n’ont pas permis à plusieurs Congolais, non recensés, de voter,  celle de 2009 devrait connaître une vaste mobilisation des populations.

Tag(s) : #Elections
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :