Le Centre d’échanges pour des réformes judiciaires et institutionnelles (CERJI) a dénoncé le 19 septembre la mort par balle d’un jeune manifestant dans la commune de Bandalungwa vers Molaert à Kinshasa, la capitale de RDC. Deux policiers ont également été tués au cours de la manifestation organisée par l’opposition qui boude le dialogue qui se tient à Kinshasa.
D’après les témoignages recueillis par le CERJI à Kinshasa, « il y a eu beaucoup trop de violence » au cours de cette marche de l’opposition. « Ce jour, il y a moins d’une heure, devant nous, un groupe de policiers vient d’abattre un jeune garçon d’environ 30 ans sur l’avenue Bukaka, à Bandalungwa/Molaert. », a indiqué Maître Charles-M. Mushuzi, Directeur du CERJI.
Cet incident a eu lieu en présence d’autres témoins habitant l’avenue et monsieur Walter Batshina, agent de l’ONG Belge « Avocats Sans frontières » (ASF) œuvrant en RDC.
Un manifestant pacifique tué à balle réelle ! Le CERJI a déploré cet « assassinat lâche d’un jeune manifestant et l’utilisation des balles réelles par la police nationale congolaise (PNC) sur les manifestants pacifiques », a poursuivi Me Mushuzi.
A Limeté, dans le fief de l'opposant Tshisekedi, d'autres manifestants seraient tombés sous les balles de la police nationale. Vu la confusion qui y règne, leur nombre n'est pas défini pour l'instant. Depuis quelques semaines, de centaines de partisans du vieil opposant se rassemblaient tous les jours à cet endroit, pour, semble-t-il, apporter un soutien à leur leader.
La police a aussi enregistré des morts. Selon les premières informations, deux policiers sont tombés, et les populations se sont emparées de leurs armes. Certains témoins estiment que c’était en réaction à la mort du jeune manifestant de Molaert. D’autres voient plutôt la riposte des éléments de la police à la provocation. Mais, on savait déjà que cette manifestation devait dégénérer. Tous les ingrédients propices au débordement étaient réunis.
Dès le début de la marche ce matin, les manifestants et les policiers se sont échangés des jets de pierres contre les gaz lacrymogènes. Un véhicule de la police a même été brûlé à la hauteur de l10e rue de Limeté à Kinshasa. Arrivées en rescousse, les nouvelles troupes de la police et de la garde républicaine auraient chargé les manifestants, selon de nombreux témoins.
La semaine dernière, la police nationale congolaise avait paradé dans les rues de Kinshasa, démontrant un nouvel équipement anti-émeutes. Aux cris de « Yebela », lancés aux autorités de RDC par les populations qui assistaient à la démonstration de force de la police, les policiers eux aussi auraient répondu par ce geste gigantesque, « populations bo miyebela » !
D’autres personnes ont été durement violentées au cours de cette manifestation organisée par l’opposition radicale de Kinshasa. L’un des leaders de cette frange proche de Etienne Tshisekedi, Martin Fayulu a lui aussi reçu un coup de matraque sur le crâne. C’est avec un visage tuméfié qu’il s’est échappé du lieu de la manifestation. Sur son compte Twitter, l'opposant a dénoncé "la barbarie de la garde républicaine de Joseph Kabila". Martin Fayulu a ensuite été conduit aux soins médicaux.