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C'est tard dans le nuit de mercredi à jeudi que l'accord de suspension de grève entre les syndicats du Chemin de fer Congo océan (CFCO) et le ministre d'Etat Isidore Mvouba, chargé des transports, est intervenu à Pointe-Noire où est basé le CFCO. La présence du président Denis Sassou Nguesso dans cette ville aurait pesé sur cet accord, alors que c'est ce matin 7h que tous les cheminots avaient pris la décision à Brazzaville de faire grève en restant chez eux et en pénalisant le trafic ferroviaire entre Pointe-Noire et Brazzaville.

Annoncée tambours battants et avec fracas à Brazzaville, cette grève était, de l'avis de plusieurs cheminots, l'ultime occasion pour faire plier le gouvernement à respecter leurs révendications. Il s'agit notamment de la restitution du patrimoine du CFCO spolié par les barons du pouvoir, le paiement des arriérés des salaires estimés aujourd'hui à plus de 5 milliards de F CFA et le lencament des réformes de cette entreprise que personne ne veut acheter.

Sans avoir révélé les grandes conclusions auxquelles sont parvenus les syndicats du CFCO et le gouvernement, un communiqué conjoint signé par les deux parties. Le train devrait donc circuler ce matin entre les deux principales villes du pays.

Dans un quartier de Brazzaville, Ouenzé Manzanza, ancien base du CFCO dans la capitale, tout le patrimoine de l'entreprise a été bradé, spolié et pris d'autorité. Chacun a eu sa part. Il n'est pas rare de voir dans certaines cours de maisons, des rails ou autres outillages des cheminots, devenus des jouets pour les enfants. Les immeubles construits non loin de la clinique Albert Leyeno sont occupés de force par certains agents du CFCO, d'autres des retraités.

D'après les agents de cette entreprise au bord de la mort ( faillite plus plus), le seul petit patrimoine que le CFCO peut aujourd'hui réclamer à Brazzaville, c'est la gare centrale. Le dépôt CFCO que nous avons connu, où on allait nettoyer les trains en provenance de Pointe-Noire, du Pool (Air Pool) ou de la Bouenza (La Grande vitesse)

Depuis 1985, le recrutement du personnel est suspendu. Conséquence, le non renouvellement des effectifs dans les métiers ferroviaires et l’érosion de la main d’œuvre qualifiée, affectant gravement la qualité du travail dans les secteurs d’activités essentiels et la participation au budget de l’Etat.  Les effectifs sont passés de 4.598 agents en 1985, à 1.620 agents en 2007. De plus, la moyenne d’âge,  aujourd’hui de 52 ans, traduit le vieillissement prononcé du personnel. Pour la maintenance de son l’outil de production, le CFCO a recouru à 443 agents retraités. La situation est d’autant plus grave que toutes les locomotives acquises en 1985 chez General Motors sont complètement amorties.

Les fonds sont puisés dans les caisses de l’Etat au nom de la réhabilitation et équipement d’urgence. Mais rien de remarquable. A ce jour, une seule, la CC505,  est réparée. A la vétusté du matériel roulant, s’ajoutent les problèmes d’entretien du réseau ferroviaire long de 521km, entre Pointe noire et Brazzaville.


Les gares le long du chemin de fer sont mal équipées. Il y a à craindre les disfonctionnements au niveau de la circulation, à l’image du mortel accident de Mvoungouti, en 1992. Plus de 120 personnes furent tuées dans la forêt du Mayombe.


Pour dévier la zone d’inondation à Goma Tsé-Tsé, les sociétés Socofran comme par son habitude et Astaldi ont  déjà absorbé pour rien tant de milliards de Fcfa. A ce jour, le chantier est toujours en cours. Entre autres causes, la guerre entre le ministre des transports et de l’aviation civile, son ami le directeur général du CFCO contre le Délégué général des grands travaux dont l’administration supervise le projet. La résurrection de cet ancien fleuron de l’économie tarde.


Tag(s) : #Economie
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