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A Brazzaville, plusieurs ronds-points refont peau neuve. Chose curieuse, cependant, ces ronds points portent tous ou presque des cerises sur les gâteaux : des statues cachées sous des voiles surplombent ces grands carrefours de la capitale congolaise.

 

C’est encore une surprise. Aucune autorité n’en parle, jusque certainement au dévoilement de ces ouvrages. Des spéculations cependant vont bon train. On parle des effigies des différentes figures politiques qui ont marqué l’histoire du Congo. Le nom de Jacques Opangault, président du Mouvement socialiste africain (MSA) revient souvent dans les spéculations des Brazzavillois.

 

Ces statues sont implantées en plein centre ville. Devant la gare centrale de Brazzaville, là où il y avait ce malabar appelé Ondongo. Une grosse statue symbolisant la liberté, car le géant, enchaîné, a pu briser ses liens, levant haut dans les ciel ses bras libres. Cet ouvrage imposant est resté longtemps à cet endroit, attirant le regard de tous ceux qui arrivaient pour le première fois par train à Brazzaville.

 

En 1997, les combats meurtriers font rage entre les troupes gouvernementales de l’ancien président Pascal Lissouba et les partisans du Général Denis Sassou Nguesso. Une course au pouvoir très sanglante, mais qui dure longtemps, contrairement peut-être à ce qu’auraient pensé les protagonistes, oubliant que  la guerre, on sait comment ça démarre, mais jamais on sait quand elle prend fin.

 

Suspectant tout ce qui bouge, le régime du président Lissouba s’attaque aux statues implantées dans la ville, car un féticheur aurait dit que Sassou Nguesso aurait mis sous le piédestal de chaque monument des fétiches pour dominer le pays. Il fallait donc tout casser. Ainsi la guerre militaire s’est transformée en guerre culturelle. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de statues débout dans la ville. Il n'y a pas trop longtemps, les statues placées en face du palais de parlement étaient encore couchées, « déracinées » par les gars de Lissouba, dans l’espoir de protéger leur pouvoir.


Mais, voilà, les statues renaissent dans la ville. Qu’est-ce qu’il y a  à dépenser des trésors pour saupoudrer Brazza la verte de ces statues, représentant peut-être des croyances bizarres ? Mais sinon donc, qu’est-ce qu’on a à bombarder la ville de ces choses ? Ha, oui, l’histoire du pays nous appelle au devoir collectif. Certainement.


D'après une information officielle, circulant encore dans les officines, le dévoilement de ces ouvrages devrait avoir lieu le 13 août. Mais piquées par on ne sait quelle mouche tsé-tsé, les autorités ont repoussé cette date à une autre fois. Laissons passer d'abord les fêtes qui nous guêttent, l'indépendance et l'investiture.


Ces statues sont entre autres implantées devant la gare centrale, au rond-point de la grande poste, devant la mairie centrale de Brazzaville. On s’attend à en découvrir d’autres au rond-point Poto-poto dans le troisième arrondissement, où l’avenue de la paix se construit. On suspecte aussi un truc pareil au rond-point  Bifouiti, à la sortie sud de la capitale.

 

On va donc être plein de statues, et que chacun s’y mirera, reconnaissant parfois un arrière-arrière grand père. Néanmoins, s’il y a un homme qui ne regrette pas, c’est le président Marien Ngouabi qui a eu son imposant monument au temps du monopartisme. Pendant la guerre de 1997, Lissouba ne l’a pas fait casser. Peut-être maintenant pour être plus juste avec l’histoire, il faut parsemer la ville des statues de tous les autres chefs d’Etat ayant marqué le Congo. Sinon, alors ?!

Tag(s) : #Culture
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