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L’avocat général près la cour des comptes, Yvonne Kimbembe a pris son bâton de pèlerin pour sonner les agents des régies financières, connus pour leur escroquérie, de se discipliner. Pour l’avocat général, ces agents, fonctionnaires de l’Etat, commettent d’énormes infractions et sont passibles des poursuites judiciaires. Les Congolais sont habitués avec cette poésie, ces sorties médiatiques tonutruantes!

 

Elle a démarré, tambours battants, à la Caisse congolaise d’amortissement (CCA). C’est dans cette institution financière qu’on traite la dette intérieure de l’Etat. Les salaires impayés, les frais de mission non versés, les factures des opérateurs économiques non soldées. Tout se paye à la CCA.

 

Mais c’est ici que se font de grosses magouilles. Des fonctionnaires de l’Etat imbibés d’escroquerie, ponctionnent jusqu’à 40% du montant à payer. Ces escrocs se passent pour des incontournables dans le paiement des sommes dues. Si le bénéficiaire ne consent pas à laisser quelques plumes, il ne serait pas payé. Et s’il s’en va, l’argent finira bien par être picoté par ces vautours congolais. Ils sont très forts, et se sont imposés comme système imparable,  parfois avec l’aide des autorités financières et politiques, aux noms desquels ils opèrent impunément et sans difficultés.

 

En 2007, une vingtaine d’escrocs débusqués dans cette institution financière avaient fait l’objet des poursuites judiciaires. Nombreux parmi eux avaient bouffé l’Etat, se faisant payer des millions de F CFA sur la base de fausses factures. Bien sûr, avec la complicité des agents de la CCA, des vadrouilles et des vauriens se passant pour des opérateurs économiques, comme il n’y en a pas dans ce pays, ont sorti l’argent public, sans être inquiétés.

 

Le procès organisé contre eux n’aboutira à rien. Malgré les peines prononcées au nom du peuplecongolais et qui devraient être appliquées au nom du président de la République, on retrouve tous ces voleurs dans les rues de Brazzaville, se la coulant douce dans les plus beaux et grands restaurants de la capitale congolaise, se frottant les costumes avec les mêmes juges qui les ont condamnés il y a deux ans! Ha, le Congo!

 

La corruption est un cancer au Congo. Elle range à tous les niveaux, dépouille les plus pauvres qui subissent avec leurs petits moyens la loi des escrocs enracinés dans le système public. Au trésor public, ces vautours arrivent à sortir de l’argent tranquillement. En début de cette année, un procès contre d’autres voleurs a été organisé. Le procès a eu le mérite d’incriminer un haut fonctionnaire du ministère de la santé. Le principal accusé, un opérateur économique, qui a fait appel, doit espérer une liberté. C'est sûr qu'il l'aura, s'ilne l'a pas encore obtenue! Les loups ne se dévorent pas entre eux, dit l'adage.

 

Dans les régies financières congolaises, des escrocs font la loi. Comme tombés du ciel, sans moral, malhonnêtes et avares, ils ne laissent pas passer un seul sou. Pour 10.000 F Cfa, ils sont capables de prendre 3000F. Les vieux retraités venus des villages lointains ont été rançonnés jusqu’à la moelle épinière. Ils s'en sont plaints, mais personne à leur écoute. Le pays fonctionne comme ça.Tout lemonde, même les autorités savent que pour aller dans les régies financières, ilfaut avoir les poches pleines, ou consentir à laisser quelques poils (si on n'est pas déjà chauve). "L'argent appelle l'argent", a chanté Pamelo Mun'ka.

 

Nommée il y a quelque quatre mois, Mme Kimbembe veut mettre fin à cela. On pense qu’elle sait comment la chose fonctionne. Car, il y a quelques années, un procureur à la cour des comptes, Henri Ballar, a menacé, dans les médias, des hauts cadres de ces régies financières, mais même pas une souris n’a été mise au cachot. C’est comme ça que ça fonctionne dans ce pays. Les prisons, toutes œuvres du colon, n’accueillent que des petits voleurs de morceaux de savon, de sacs de ciment ou de poissons salés au marché. Mais les grands délinquants ne sont jamais inquiétés, ils se passent de toutes les menaces que peuvent proférer les autorités. D’ailleurs, sans lui souhaiter la poisse, voyons jusqu’où ira notre avocate générale. Prenons rendez-vous.

Tag(s) : #Economie
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