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La loi anti-corruption publiée en février 2019 met en place une Haute Autorité de lutte contre la corruption (HALC), une nouvelle institution avec des pouvoirs renforcés pour faire face à ce fléau. Conseillé par la communauté internationale, notamment le Fonds monétaire international (FMI), dans sa mesure n°29, le Congo a lancé un appel à candidature pour désigner le président de cette structure, qui sera en fait nommé par décret présidentiel. Voici les raisons de ma candidatures.

 

Le Congo, notre pays est bien malade. Malade de la gestion de son patrimoine qui fait de lui un pays sous-développé à tous égards. Le dire n’intègre pas le registre de la calomnie, de la dénonciation politicienne, non. Denis Sassou Nguesso, le président de la république quand il déclare à l’occasion du 50ème anniversaire de notre indépendance que « Le maillon faible de notre action collective depuis 50 ans d’indépendance, est de n’avoir pas pu réussir, au plan économique et social, le peu que nous avons réussi sur le plan politique »  n’en dit pas le contraire. C’est donc une vérité de La Palice, mais, elle est dite  par un homme qui croit savoir qu’il y a une solution à tout.

Et la solution à notre mal-être viendra de la réponse à la question de savoir quelle est la cause réelle de notre insuccès chronique face à la volonté sans cesse affichée de sortir du sous-développement et arpenter les pentes de l’émergence de notre pays. A cette question, une seule réponse : le Congo est malade de ses gouvernants qui ont de tout temps, vertement et ouvertement, failli à leur engagement et à leur détermination à accompagner la mise en œuvre des ambitions révélées dans les projets de société du timonier en chef. Ils se sont englués dans des comportements pervers au nombre desquels : la corruption, la concussion et la fraude.

Ce diagnostic est vrai car il est du premier magistrat qui dans son discours d’investiture de 2009, s’adressant à ses collaborateurs déclarait, sans ménagement : « Changez donc de mentalités. Laissez choir à jamais les mentalités d'assistés, de profiteurs, de personnes en quête perpétuelle de passe-droits et autres facilités. Adoptez des comportements nouveaux et dignes. Adonnez-vous désormais à la rigueur du gain mérité et non aux délices trop faciles et honteux de la magouille. Convertissez-vous à la religion du travail bien fait. Visez tous et pour tout l'excellence. Jetez bas la médiocrité, la tricherie et toutes les autres antivaleurs.

Je ne surprends personne en affirmant qu'en dépit de nos efforts multiformes, notre pays n'est pas encore, hélas, exempt de corruption, de concussion, de fraude, de détournement de deniers publics et d'autres actes tout autant répréhensibles que néfastes à l'accomplissement du bonheur collectif.

Ici, ce sont les gouvernants qui sont interpellés. Qu'il soit clair pour tous que le peuple ne veut pas et ne doit pas être conduit […] par des dirigeants sans scrupule ni vertu (…) des hommes qui ne donnent pas le meilleur d'eux-mêmes pour le servir ».

Une cinglante mise en garde mais que l’on a pris pour un simple coup de vent par ceux à qui elle a été adressée. Au point où, sept ans après, le président de la république, dans son discours d’investiture de 2016, est revenu pratiquement sur le même discours. Réécoutons-le : « A compter d’aujourd’hui, créons la rupture avec les mentalités déviantes et les comportements pervers du passé : la paresse, le laxisme, l’irresponsabilité, l’inconscience, la corruption, la fraude, la concussion, l’ethnocentrisme ou l’instinct grégaire, le népotisme et la tendance à la gabegie ».

En un mot ou en mille, disons qu’il y a péril en la demeure et le président de la république, qui ne voudrait pas convertir ces projets de société en flots de promesses aguichantes mais au fond chimérique se demandait : Qui enverrai-je et qui marchera pour la république à l’effet d’aplanir l’Himalaya de la corruption ?  Alors, un patriote de pure souche ne peut que s’en référer à ces paroles de Lamartine qui écrivait : « Honte à quiconque chante pendant que Rome brûle s’il n’a l’âme et la lyre et les yeux de Néron ». Journaliste, je me suis toujours limité à donner l’information, à faire des analyses et des commentaires sur les questions d’actualité. Je me suis rendu à l’évidence que cela ne suffisait pas et qu’il me fallait me mettre à la brèche. En somme, j’ai compris que m’engager à la tête de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) s’analysait pour moi comme un devoir citoyen, celui de répondre à l’appel de mon pays pour venir à bout de cette hydre de Lerne, ce feu qui consume toute moindre volonté de conduire le pays à un avenir durable. Alors, je réponds au président de la république : Me voici, envoyez-moi ! J’ai les mains propres à ce propos et crois avoir  assez de zèle pour servir mon pays.

 

 

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