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La gare de Madingou
La gare de Madingou

La communauté des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) à Madingou a plaidé le 27 août pour la clémence des autorités de la police auprès des personnes du troisième âge victimes de l’opération « Mbata ya Bakolo » dans la Bouenza au sud ouest. La communauté a estimé que ces personnes, arrivées au Congo depuis bien longtemps, ne connaissent plus rien de leurs origines.

C’est depuis la semaine dernière que l’opération « Mbata ya Bakolo » sévit dans la Bouenza. Madingou est sous la coupe depuis deux jours et les familles de ressortissants de la RDC sont en train de plier bagages. Le retour au pays natal est inexorable et de nombreux départs sont enregistrés. Or au sein de cette communauté, bien de personnes sont arrivées très jeunes au Congo et vivent à Madingou depuis des années. Leurs enfants nés sur place ont pour certains pris la retraire, donc dépassé l’âge de 60 ans. Que gardent-ils de leur pays la RDC qu’ils ont quitté pour certains au temps des Belges ? D’où cette plainte des responsables de la communauté de la RDC, suppléant la clémence des autorités politiques et policières. Aucune réponse n’a encore été donnée à cette demande. Mais l’opération se poursuit sans problème.

Ce matin, c’est la ville de Bouansa, plus de 10.000 habitants, qui a été visitée par les policiers. Un grand remue-ménage a été observé. Les départs inopinés, tous les gars qu’on prenait pour Congolais sont partis, comme en 1993 lors des événements socio-politiques. Des très vieux mariages se sont encore disloqués accompagnés des pleurs et des grincements des dents. D’autres ressortissants de la RDC ans papiers, redoutant la brutalité de la police avaient déjà déguerpi.

Lancée le 4 avril, l’opération Mbata ya Bakolo vise à expulser tous les étrangers en situation irrégulière au Congo. L’opération a particulièrement visé les ressortissants de la RDC résidant à Brazzaville et à Pointe-Noire. Depuis le mois début août, les éléments de la police ont atteint les villes de Dolisie et de Nkayi où vivent de fortes communautés de la RDC. Nombreux ont été expulsés par la police. Contrairement à ceux qui résidaient dans les deux principales villes du Congo, les ressortissants de la RDC dans la Bouenza et le Niari repartent par des voies raccourcies sur les montagnes Bandondo. Nombreux considérés depuis des dizaines d’années comme les Dondo ou les Kamba voire les Soundi n’ont finalement été que les ex-Zaïrois.

Interpellé le 26 août au Sénat au sujet de cette opération, le ministère de l’Intérieur Raymond Mboulou a expliqué qu’elle était destinée aux étrangers en situation irrégulière. A vrai dire, a-t-il argué, l’opération a démarré depuis 2013 dans les villes d’Oyo et de Ouessou où d’importants ressortissants Tchadiens et Rwandais ont été expulsés. « On se souviendra même que le gouvernement tchadien avait affrété tout un avion pour venir chercher les Tchadiens expulsés ici », a déclaré le ministre Mboulou devant les sénateurs.

Répondant à certains sénateurs qui estiment que cette opération ne vise que les ex-Zaïrois alors bien d’autres étrangers en situation irrégulière notamment les sujets ouest africains, le ministre Mboulou a indiqué que « cette opération n’était pas adressé à nos frère d’en face ».

Tag(s) : #Societé- Développement
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