Le CHU aussi se voit couper son budget de 7 milliards

Personne n'y échappe. La situation est dure, il faut serrer la ceinture. Le Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville qui avait prévu 32 milliards de budget s'est vu couper de 7,3 milliards de francs CFA, et ne devrait plus se contenter que 24,6 milliards de francs CFA pour cette année 2015. D'ailleurs, un budget adopté tard cinq mois après le début de l'exercice en vaut bien une coupe, a commenté un financier, mais malade hospitalisé au CHU. "Reste à savoir ce qu'ils vont en faire", a-t-il ajouté, pour bouder le type de soins médicaux qu'il reçoit depuis son admission à cet établissement.

Le CHU est le plus grand hôpital du Congo, avec plus de 700 lits. Alors que la direction générale de l'établissement avait présenté un budget de plus de 32 milliards de francs CFA, le comité de direction dirigé par le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Philippe Ngakosso, astreint à la nouvelle norme de coupes budgétaires, n'a pas loupé le coup! Tout sauf 7 milliards de plus!

A défaut de corriger son budget, le gouvernement a choisi de couper ou de ratatiner les budgets programmes et les budgets des ministères. Les gestionnaires de crédits dans les administrations publiques n'ont plus que leurs beaux yeux pour pleurer, car ils savent que cette année, ils ne dépasseront pas les 25% de ce qui leur revient. Hé oui, pas plus de 25%! Certains ont d'ailleurs engagé tous les 25% pour ensuite prendre les congés, et ne plus attendre que l'année prochaine où ils espèrent voir un budget plus costaud.

Présenté par le gouvernement à plus de 3,6 mille milliards de francs CFA, le budget de l'Etat n'a finalement été adopté qu'à 3,09 mille milliards de francs CFA. La chute du prix du baril de pétrole en est et reste la principale cause. Elle est d'ailleurs connue depuis Marien Ngouabi (1969-1977). Tant que l'économie n'est pas diversifiée, les budgets seront toujours soumis aux fluctuations des cours de matières premières et notamment le pétrole, la manne congolaise, pays rentier. Bien que le prix du baril remonte fiévreusement, mais au ministère des finances on préfère faire molo, pour éviter de tout perdre après!

Après le FESPAM dont le budget de la 10e édition a été effilé de 6 à 1 milliard, les autres budgets passent par la même trappe. Par le tamis parfois. Plusieurs budgets auraient été maintenus comme à l'université (39 milliards) ou au Fonds de soutien à l'agriculture (3 milliards), mais les observateurs se demandent bien si les gestionnaires auront assez de muscle pour aller décaisser l'ensemble d'argent inscrit dans la maison en pierres, le Trésor public.

En phase de modernisation et d'équipement intense depuis deux ans, le CHU de Brazzaville devrait se contenter d'un budget peu ambitieux pour "avancer" cette année. La réhabilitation de plusieurs services devrait attendre un peu, sinon prendre un coup. Heureusement que la société ISD qui travaille directement avec des fonds de souverainement équipe à la vitesse exponentielle certains services. Ici, pas besoin de budget de CHU pour avancer.