Dieudonné Lubaki Masongo, réfugié de la RDC, est décédé depuis le 1er février à Brazzaville où son cadavre traine toujours à la morgue municipale. Le defunt aurait eu des antécédents avec deux fonctionnaires du Ministère des Affaires étrangères chargés des réfugiés, et n'avait pas souvent sa langue dans la poche. Le HCR dont il avait toujours des propos critiques et sévères n'a pas réagi à l'annonce de son décès, encore moins, à la demande d'assistance adressée par les réfugiés. Punition? Revanche? Haine ou Mépris devant un cadavre ? L'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) n'a eu qu'un seul mot pour dénoncer cette situation : "C'est inhumain".
La dépouille mortelle d’un demandeur d’asile abandonnée à la morgue de Brazzaville par le HCR depuis le 1er février 2011 Lubaki Masongo, demandeur d’asile de nationalité congolaise
(RDC), né en 1963 à kamembe est décédé le 1er février 2011 au Centre Hospitalier
Universitaire de Brazzaville des suites d’une maladie, abandonné par le HCR.
Jusqu’alors sa dépouille mortelle traine à la morgue de Brazzaville, faute de
moyens financiers pour subvenir aux frais inhérents aux obsèques.
La demande de prise en charge desdites obsèques qui avait été adressée au HCR
par « le Comité Ad hoc des réfugiés et demandeurs d’asile de la RDC et alliés »
le 03 février 2011 est restée sans suite à ce jour.
Ce demandeur d’asile a dû souffrir les humiliations et les mauvais traitements
de la part du HCR et de ses partenaires, notamment Médecins d’Afrique et le
CNAR, selon ses proches. La nutrition, l’accès au logement, aux soins de santé
et à la protection de son intégrité physique et psychologique de cette personne
qui estimait fuir la persécution dans son pays d’origine étaient devenus un
mythe.
Par une décision rendue le 3 juillet 2011, le Comité national d’Assistance aux
réfugiés (CNAR) avait rejeté sa demande. Comme l’autorise la loi, Monsieur
LUBAKI MASONGO avait introduit un recours devant le comité d’éligibilité.
Entre temps, Il ne cessait de dénoncer le système mafieux qui selon ses dires
prévalait au niveau du HCR, notamment, le trafic d’influences, la corruption, le
harcèlement sexuel…. Ainsi, Il se plaignait que son dossier avait été trafiqué
au profit d'un autre demandeur qui est actuellement en Australie, « Ce qui a
fait que ma nationalité et celle de ma femme furent changées comme le témoignent
les APS… ».
Pour illustration, voici son témoignage écrit le 29/09/2010 :
« Je suis réfugié de nationalité congolaise RDC depuis 2002.
Je suis arrivé à Brazzaville courant 2002 où j'ai saisi le CNAR pour l'obtention
du statut de réfugié.
En 2008, le conseiller Jean Claude LESSOBA, vu mon état de personne à mobilité
réduite, m'avait dit ce qui suit : « Il est préférable que ta femme fasse le
suivi de ton dossier. »
Au mois de mars 2008, j'avais demandé à ma femme de se rendre au CNAR pour le
retrait de son APS (Attestation provisoire de séjour). Arrivé au CNAR, le
conseiller Jean Claude donna rendez-vous à ma femme par le truchement de
Monsieur ANGASSA, huissier au CNAR, au plateau de 15 ans dans une pâtisserie.
Aux environs de 16 heures, ma femme reçoit un coup de fil de Monsieur ANGASSA
lui demandant de se rendre au lieu dudit rendez-vous et à l'occasion, retirer le
programme de planning de la session prochaine. Arrivée sur le lieu, elle fut
reçue aux gâteaux offerts par Monsieur ANGASSA. Pendant la causerie, ce dernier
lui fait remarquer que le conseiller Jean Claude devrait arriver dans quelques
heures lui faire état de l'avancement du dossier.
Consciente de ce que cela était au-delà des services administratifs et donc
extra-administratif, elle quitta le lieu et me fit part de cette rencontre. Le
lendemain, moi et ma femme se rendîmes au CNAR pour le suivi du dossier.
Arrivés au CNAR, le conseiller Jean Claude, devant tous les demandeurs d'asile
qui étaient là ce jour, me fit ces propos : « Si tu continues à venir ici avec
ta femme, nous allons bloquer ton dossier et qu'à partir de maintenant c'est ta
femme qui doit suivre ton dossier ».
Ne pouvant supporter ces propos accompagnés des injures, il y a eu altercation
entre moi et ce conseiller jusqu'à se porter les mains l'un à l'autre. Face à
cela il déclara que : « Si c'est moi qui suis là comme conseiller tu n'auras
jamais le statut de réfugié ». Les jours passés, arrivés au CNAR, toujours avec
femme, Jean Claude interpelle ma femme dans son bureau, ce qui avait conclu à un
rendez-vous dans un hôtel à Moungali. Au jour du rendez-vous, ma femme avait
répondu présente et le conseiller lui fait comprendre qu'une relation amoureuse
suffisait pour débloquer notre situation au CNAR. Quand j'ai appris la nouvelle,
j'ai renvoyé ma femme à Kinshasa où elle passa six mois. Cependant, suite aux
multiples pardons de sa part en s'appuyant sur les enfants, j'ai été obligé de
la faire venir à nouveau à Brazzaville.
Seulement, jusqu'aujourd'hui nous n'avons toujours pas le statut de réfugié.
Aussi, pour votre gouverne, mon dossier a été trafiqué au profit d'un autre
demandeur qui est actuellement en Australie. Ce qui a fait que ma nationalité et
celle de ma femme furent changées (rwandaise) comme le témoignent les
attestations provisoires de séjour.
Dieudonné MUBAKI MASONGO ».
En abandonnant son corps ainsi à la morgue, le HCR n’est – il pas entrain de se
venger de ces dénonciations légitimes d’un demandeur d’asile ?
Ces affaires qui avaient été portées devant les tribunaux de Brazzaville par
« le Comité Ad hoc des réfugiés et demandeurs d’asile de la RDC et alliés »ont
été classées dans les tiroirs, selon les plaignants.
Même le HCR a refusé de mener une enquête interne et a balayé d’un revers de la
main ces cris d’alarme de leurs protégés.