/image%2F1079629%2F20160801%2Fob_5b0a3c_udps.jpg)
Le président fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshesekedi Wa Mulumba, a récusé le 31 juillet 2016 au cours d’un meeting à Kinshasa, le facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo dans le dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila. Le sphinx de Limeté est d’accord pour participer à ce dialogue qui doit déboucher sur les conditions sereines d’organisation des élections en RDC, avant la fin du mandat du président sortant.
Tout sauf Kodjo ! Les Kinois ne veulent pas du Togolais qu’ils considèrent comme un vrai kabiliste. Etienne Tshekedi, rentré la semaine dernière en triomphe à Kinshasa, est revenu sur ce rejet. « Trop kabiliste pour conduire ce dialogue », a-t-il jugé, lui aussi, dans un discours délivré au boulevard Triomphal en Lingala, une langue très parlée à Kinshasa.
Edem Kodjo est proposé par l’Union africaine comme facilitateur dans le dialogue que le président Kabila veut organiser au terme de son deuxième et dernier mandat à la tête de la RDC. Mais, le Togolais à maille à partir avec les opposants de ce pays qui ne veulent même pas voir sa silhouette. Ils boudent ses invitations et narguent ses divers plans de tenue de dialogue. Report sur report. C’est la recette que sert désormais Edem Kodjo aux Kinois. Pour les opposants au régime du président Kabila, M. Kodjo est venu pistonner le président sortant pour rempiler.
Le ressortissant du Togo est un ancien secrétaire général de l’Union africaine, genre Pascal Gayama. L’organisation panafricaine veut bien lui trouver du service, mais il semble que le poste lui est très mal taillé. Ses tours répétés à Addis Abebas au siège de l’organisation et à Brazzaville chez son ami de tous les temps et le voisin stratégique de Kinshasa, n’ont pas suffi pour changer de stratégies et convaincre les opposants qui ne veulent pas lui.
Edem Kodjo voudra-t-il sauver la RDC en remettant sa démission à Nkosazana Dlamini Zuma la présidente de la Commission de l’Union africaine qui l’avait nommé à ce poste ? Pas certain, car cette race de diplomates ne recule jamais. Il cherche bien une faille dans laquelle il engouffrerait Etienne Tshisekedi, avec ou sans ses amis de l’opposition, très tenaces. Et le dialogue aurait commencé…
Mais, le facilitateur n’est pas totalement rejeté par tous. Heureusement. Certains opposants, moins radicaux, partagent l’idée de voir Edem Kodjo rester et faciliter cette rencontre politique. Pour eux l’essentiel, c’est de dialoguer. Réfléchir sur comment organiser les prochaines élections dans un si grand pays. Avec ou sans Edem Kodjo, le dialogue d’abord, soutiendraient-ils.