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Qui n'a pas connu ce chant traditionnel, ce cri de désespoir des paysans pleurant leur président, bien composé dans des laboratoires de l'ex-parti unique, le Parti congolais du travail, (PCT), et largué à longueur de journée sur les antennes de notre pravda nationale, Radio Congo ? Ha, qui est ce Congolais qui n'a pas écouté ce chant, rappelant à tous les enfants du pays, la mort, "l'arme à la main", du père de la révolution, le Commandant Marien Ngouabi, assassiné le 18 mars 1977 en plein palais présidentiel, lui-même en plein quartier général de l'Armée populaire nationale, à 14h30 ? Il y a déjà 38 ans après ce tragique événement.
Ho, non! Ce n'est pas à SEVERINNEWS d'écrire ou de réécrire l'histoire à la place des historien, ou de raconter ce qui s'est passé. En tout cas, ce n'est pas à SEVERINNEWS de dire les choses tel qu'elles se sont passées. Chacun fait son travail. Pour nous, c'est le rappel de mémoire. Notre histoire, on doit la connaître, même si elle est sensible et hautement politisée.
Mercredi, c'est le 18 mars. Les Congolais se sont souvenus de ce chef de l'Etat courageux, enseignant à l'univ, roulant seul à bord de sa 404, rescapé d'un terrible accident d'avion, redoutable conducteur d'une vespa, et... grand révolutionnaire. El Commandente! A l'époque du parti unique, une sirène retentissait sur les grandes artères de Brazza à 14h30, les bars étaient fermés, et tous les passants devraient s'immobiliser pour saluer la mémoire du camarade Marien Ngouabi, "lâchement assassiné" par l'impérialiste et ses valets locaux. C'était notre tradition, celle du grand chef! Ha, le mono, avec ses œuvres !!!
Après la conférence nationale, tout le monde a dit que c'était de trop, il fallait cesser. Et puis, ce rituel national est devenu une affaire de parents, d'amis et de connaissances. Comme mercredi à la paroisse Notre Dame, derrière l'hôpital militaire. Ou une affaire du PCT à son mausolée où les foules de camarades se sont ruinés pour le saluer, El Commandente!
Quelqu'un a eu raison de dire, les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie. Heureusement que l'intimité familiale existe, et on peut toujours rendre hommage à ce grand homme du Congo!
Texte publié dans SEVERINNEWS du 16 mars 2010