Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L-argent.jpgLe 1er mai a encore été fêtée dans le calme dans les principales villes du Congo. Tous les travailleurs sont restés chez eux, aidant leurs épouses à la cuisine, ou leurs enfants à faire des devoirs. Le temps des manifestations festives du monopartisme est révolu. Même si ce 1er mai se passe avec un peu plus de salaire dans les poche des fonctionnaires de l'Etat.

Le salaire moyen interprofessionnel garanti (SMIG) qui était de 90.000 francs CFA en fin décembre 2013 au Congo-Brazzaville est passé depuis le début de cette année à plus 25%. C'est la conséquence d'une légère augmentation qui fait basculer les gains mensuels de l'indice 200 à l'indice 225 cette année.  Les 75% autres exigés par les travailleurs suivront progressivement chaque année jusqu’en 2017. Les représentants des travailleurs, notamment les enseignants qui ont observé trois mois de grève dans les écoles publiques, avaient voulu voir les salaires augmenter d’un cran, de l’indice 200 à 300 dès 2014.

Les masse salariale passe donc de 225 milliards à 324 milliards de francs CFA en 2014, selon le ministre des finances Gilbert Ondongo, lors de la présentation du budget 2014 devant le parlement.

Avec des salaires allant de 50.000 francs à 135.000 francs CFA, les enseignants avaient un train de vie très difficile, notamment à Pointe-Noire et à Brazzaville où le taux d’inflation dépasse parfois le taux officiel de 5%. A la suite des mesures d’austérité qui ont frappé le pays en 1994, tous les salaires ont été gelés: pas d’avancements d’échelons ou de grades avec effets financiers. Aujourd’hui, avec des salaires plus ou moins revalorisés à 25% d’augmentation en 2010, les agents de l’Etat espèrent toujours à mieux avec des salaires mensuels avoisinant les 300.000 francs CFA. Ce qui justifie des protestations sociales dans les administrations.

Mais le ministre des finances estime que cette « augmentation vertigineuse » réclamée par les fonctionnaires pourrait avoir des revers dangereux pour un pays dont l’économie est essentiellement basée sur la rente pétrolière. La masse salariale serait passée de CFA 225 milliards à CFA 485 milliards si les réclamations des enseignants avaient été prises intégralement en compte. Pour 2014, le Congo s’attend à des recettes hors-pétrole de l’ordre de CFA 650 milliards (ca. €1 milliard). «Si on augmente les salaires tel que le veulent les agents de l’Etat, nous plafonnerons carrément les recettes pétrolières», prévient Gilbert Ondongo.

Tenant compte de scénarios plus sombres – par exemple la chute des cours du brut sur le marché international jusqu’à 50 dollars – les autorités congolaises pensent qu’elles ne seraient plus en mesure de payer les salaires, comme dans les années 90 où l’Etat a accumulé de nombreux mois des salaires impayés. Dans le cadre du budget 2014, le Congo a pris 95 dollars comme hypothèse pour le prix du baril de pétrole. La production annuelle prévue pour 2014 est en augmentation de 9%, soit 98 millions de barils, et le pays pourrait encaisser jusqu’à 2 505 milliards de francs CFA de recettes pétrolières, y compris les différentes taxes.

Le Congo-Brazzaville emploie quelque 100.000 fonctionnaires. L’Etat est le principal pourvoyeur d’emplois dans le pays. Pour la seule année 2013, il a ouvert 40.000 postes pour un coût salarial 48 milliards de francs CFA. Le secteur forestier n’arrive que très loin dernière avec près de 13% d’emplois crées chaque année dans le pays.

 

Tag(s) : #Societé- Développement
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :