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La lutte contre la corruption est une œuvre de longue durée qui se construit avec courage. L'exemple doit absolument venir d'en haut. Les puissants doivent tomber dans la nasse et être braisés comme tout autre poisson. 

Le Singapour est un pays modèle dans la lutte contre la corruption. L'indice de corruption y est presque nul. C'est simple, les gaillards ont cuisiné une ministre qui avait passé de somptueuses vacances à l'étranger. À son retour au pays, elle a été prise dans la nasse, jugée et condamnée. Son cas a servi d'exemple pour le pays tout entier, mais surtout pour les autres ministres et puissants, car même le président de la République n'a pu lui porter secours. 

Les enquêteurs doivent cibler les puissants. Les grands qui puisent profondément dans les caisses de l'Etat doivent être compromis. Ils ont l'obligation de donner l'exemple par leur rang, en bien ou mal. En bien, bravo ! En mal, ils doivent cuire dans la cocotte minute ! Et le cuisinier ne doit pas avoir d'état d'âme, de nostalgie ou de remords. Il se souviendra que lui n'est pas poisson à pêcher, donc ne risque rien. Il vieillira forcément dans les eaux même les plus troubles, et mourra paisiblement de sa vieillesse dans les fonds. 

Le Congo doit faire plus en allant dans cette direction. L'arrestation et le jugement de l'ancien maire de Brazzaville Roger Christian Okemba ne suffit pas. On sait qu'au sein même de cette administration municipale, il aurait pu être dénoncé depuis longtemps par les membres de son bureau. Mais, du fait de sa générosité, avec la cagnotte détournée, envers certains de ses collègues du bureau, même ceux qui ont paru les plus irréductibles, rien n'a été fait. 

Il a fallu agir autrement, à la Soviétique, en fuitant des documents financiers pour passer la canne à pêche aux conseillers municipaux et départementaux de Brazzaville. Eux avaient des nasses plus  amples et vides pour y faire tomber leur patron. 

Une affaire d'ailleurs que la population aura vite oubliée si ce n'était ce procès ouvert début juillet en session criminelle contre l'ancien maire qui a plaidé d'entrée non coupable. Lui aussi n'est pas prêt à dévoiler la liste de ses complices poissons plus gros que lui, d'autant plus que les enquêteurs ont mis les meilleures pièces de menus fretins sur la barbecue, l'épouse et la fille du maire, ainsi que le directeur général du budget. Suffisant, non ? Demandera-t-on plus à un Congo noyé dans la corruption ?

Mais dans la tête de la population, c'est-à-dire, la mémoire collective qui se transmet  oralement de génération en génération dans les nganda, les mangeurs d'argent courent toujours. À chaque occasion, même en pleine crise sanitaire, ils n'hésitent pas de mettre la main sur le pognon collectif. 

À suivre sur cette page ! 

 

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