Witness Patchelly Kambale Musonia, 29 ans, un journaliste congolais d’une radio communautaire dans le Nord Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo (RDc), a été assassiné dans la nuit du 21 juin 2011. Selon l’organisation Journaliste en danger (JED), le journaliste Kambale Musonia a été tué par des hommes armés qui lui ont tiré trois balles dans la poitrine près de son domicile à Kirumba. La victime rentrait de sa rédaction et les tueurs l’attendaient non loin de son domicile, explique JED dans un communiqué. Kambale Musonia avait animé vendredi dernier une émission sur le climat d’insécurité à Kirumba, provoqué par des bandits armés composés de civils et opérant avec la complicité de policiers, a rapporté JED. C’est le sixième journaliste tué dans la région depuis 2007.
Ce journaliste travaillait dans une radio soutenu par un acteur politique, tel que c’est maintenant la coutume en RDC où les députes et la plupart des membres du gouvernement, chacun a maintenant sa radio, donc son de cloche. Dans cette guerre médiatique sauvage, les journalistes sont au front, croyant malheureusement faire, et bien faire leur métier. Kambale Musonia travaillait pour le compte de radio Lubero Sud. Grâce à ces radios communautaires, des millions des citoyens perdus dans les montagnes et les forêts de ce vaste pays, ne sauraient être informés autrement que par des radiotrottoirs, très néfastes dans la psychologie d’une population en éternelles zones de conflits.
Les salauds ont donc bien fait de l’attendre à quelques encablures de sa maison pour lui loger trois balles dans la poitrine, avant de se frotter courageusement les mains. Bande de lâches, qu’ils sont.
Les journalistes sont-ils devenus des machins en RDC ? Pourquoi le président Joseph Kabila et son pouvoir ne s’en ploient-ils pas à organiser de vrais procès contre ces prédateurs de la presse avant de décourager ceux qui s’en prennent aux journalistes, comme si c’est eux qui ont créé le monde et ses problèmes ?
A à peine 29 ans, Kambale Musonia avait encore un bel avenir devant lui dans un pays où les événements les plus rocambolesques sont loin d’être terminés. Avec les élections qui arrivent, ces conards ont préféré élimer les bons journalistes, ceux qui ont les couilles bien suspendues pour dénoncer l’insécurité rampante à Kirumba, et voir ainsi les propagandistes poltrons émergés et tronquer le journalisme en zone de conflit.
Entre le 11 juin 2007, date à laquelle notre confrère Serge Maheshe, journaliste et secrétaire de rédaction à Radio fut froidement assassiné par de clochards similaires, et le 21 Juin 2011, date à laquelle notre ami Witness Patchely Kambale-Mosunia est assassiné, on compte déjà six journalistes massacrés dans la même région en RDC.