l'UA contre le mandat d'arrêt de la CPI à Kadhafi!

Pouvait-on s’attendre à mieux ? Quand les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA réunis dans le beau palais construit soigneusement et uniquement pour cette occasion par le président équato-guinéen Theodoro Obiang Nguema, les attaques contre la justice internationale ne pouvaient pas être une surprise pour nombre d’Africains qui sont habitués à voir drapés dans l’impunité totale leurs dirigeants et guides.

Qui pouvait alors condamner le guide libyen, le livrer tout bonnement à la justice internationale, quoi que croulant et partant ? En tout, tous ces chefs d’Etat ont déjà appris qu’une baleine, même morte, ne finit pas de surprendre. Nombreux d’ailleurs sont allés souper chez Kadhafi ou solliciter quelque soutien militaire et financier dans le but de prendre le pouvoir. Comment oser alors défier un tel parrain en applaudissant la Cour pénale internationale? Il n’y a pas mieux de dire comme Jean Ping, Moreno Ocampo, le procureur de la CIP "is a joke". Une expression présentant Moreno pour un simple jeu d’enfant. En fait, ce n’est pas Moreno, mais la justice internationale.

Ils savent que s’ils signent pour l’arrestation de Kadhafi, la leur même ne tarderait pas dans les semaines qui suivront, car on sait tous comment ces nombreux chefs d’Etat et de gouvernement traitent leurs peuples : pas loin des chiens !

Et il faut alors faire bloc contre la justice internationale. Mais, eux ne proposent pas une alternative à la justice de Moreno. Pour eux, pas de justice pour les grands, et c’est tout. Quand on a été chef d’Etat, la justice n’est plus son affaire.

Jugez-en plutôt avec l’affaire Hussein Habré ! Les chefs d’Etat ont tout fait à l’UA afin que cet ancien président tchadien coule tranquillement ses jours à Dakar au Sénégal, recevant certainement avec profond sourire les nouvelles de décès d’une de ses nombreuses victimes de torture restées au pays.

C’est bien beau de défendre que Kadhafi soit livré à Moreno, mais est-ce que l’Afrique a un tribunal crédible pour le juger ? Non ! C’est juste une affaire des chefs d’Etat qui se soutiennent mutuellement en temps de bonheur et de malheur.