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Décoration Roger BoukaLe directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) Roger Bouka Owoko, tel le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyo, a porté sa médaille le 14 varil 2011 à l'ambassade de France au cours d'une soirée modeste mais très symbolique. Le président français Nicolas Sarkozy, avait décerné en septembre dernier à cet Activiste des droits de l'Homme du Congo la distinction de "Chevalier de la Légion d'Honneur" pour saluer les efforts humanistes fournis par ce digne fils du Congo.

Deux événements majeurs auraient marqué les autorités françaises dans l'oeuvre gigantesque et multidimensionnelle de Roger Bouka Owoko dans les droits de l'Homme, et dans l'humanitaire.

D'abord l'affaire des disparus de beach de Brazzaville de 1999 que Valette-pret-a-decorer.JPGle gouvernement avait finie par reconnaître et indemniser les familles. A l'époque, on se souvient tous, la France réclamait ce dossier et avait déjà commencé à interpeller certains dignitaires de Brazzaville dont deux Généraux. Mais le procès organisé à Brazzaville "pour démontrer qu'il n'y avait jamais eu de disparus de beach en 1999" avait permis de disculper tous les suspects et mettre en liberté (sous les klaxons de voitures) les 14 accusés envoyés devant le président de la cour criminelle par le doyen des juges d'instruction, Patrice Nzouala (paix à son âme).

Pour de nombreux Français, a dit le diplomate, le fait d'indemniser les familles des victimes signifiait qu'il y avait eu bien des disparus. C'est grâce à l'OCDH et la tenacité de son directeur exécutif que pour la première fois au Congo, l'Etat indemnisait les victimes des actes de violence de la force publique.

Une histoire qui aurait valu à cette époque de fin de la guerre Lissouba-Sassou de graves critiques à Roger Bouka Owoko, traité de vendu, d'opposant ou d'agent secret à la solde de la France! Des contre-attaques par des ONG-bidons ont même été organisées à Brazzaville et à Paris pour mettre du kaka (toufi) sur le visage de ces jeunes gens déterminés à faire triompher la vérité. Ces ONG pirates, adoubées par  un appui terrible de certains journalistes dénonçaient une "industrie des droits de l'Homme" faite pour manger et boire.

Des vautours de toutesRoger et Valette espèces de la société civile française et de la République démocratique du Congo d'où étaient partis les victimes du beach, sont venus à Brazzaville pour montrer qu'il n'y avait même pas un bébé de deux jours disparu au beach en 1999. Ha!

Des intellectuels en publiant des livres plus savants, ont aussi mis la main à la pâte pour dire qu'il n'y avait jamais eu un seul disparu, tous les Congolais qui avaient fui la guerre en RDC sont présents, et mangent leur riz à Mbandza Ngungu! "Papa, si vous n'avez rien à dire, prenez votre argent au gouvernement et rentrez chez vous", avait clamé une dame, parent de disparus, à l'hôtel Le Méridien, à un vautour qui lisait les manuscrits du HCR pour démontrer qu'il n'y avait eu de disparus.

Bah! On a déjà largement écrit sur cette histoire. Laissons tomber et Bouka-et-Daniel-Owassa.JPGcontinuons notre soirée Roger Bouka Owoko.

Ensuite, les Français ont aussi été marqués par le travail fourni par l'OCDH et ayant conduit à l'adoption de la loi sur les peuples autochtones. Sur la base de la simple copie d'une vingtaine d'articles présentée par le gouvernement dans la perspective étroite d'assimiler les populations autochtones aux Bantous, Roger et ses équipes ont transformé cette histoire en une vrai chantier qui a accouché d'une loi respectée par tous. Des missions de terrain pour la collecte des informations, la réaction des "pygmées" eux-mêmes, tout ça a mené une certaine collégialité autour de cette loi.

Remerciant le président Sarkozy pour cette reconnaissance, le directeur exécutif de l’OCDH a vu en cette décoration « un soutien à un engagement plus vif ». Reconnaissant comme périlleux et dangereux le travail de promotion et de protection des droits de l’Homme, Roger Bouka Owoko a appelé la société civile congolaise dans sa diversité de se reconnaître dans cet hommage.

Il pense que les organisations des droits l’Homme peuvent faire plus pour le bien-être des populations congolaises si l’Etat cesse de les diaboliser. « On a vu avec la loi sur les peuples autochtones que si l’Etat s’allie, beaucoup de bonnes choses peuvent encore se faire », a estimé M. Bouka Owoko.

Après avoir Bouka-acollade-avec-Ossete.JPGdédié cette médaille à la société civile congolaise, M. Bouka Owoko a aussi estimé que sa propre sa famille avait une part à cette récompense. "Le jour que la lettre annonçant cette distinction était arrivée chez nous, c’est ma défunte épouse qui l’avait reçue. J'aurais voulu partager ce soir cet honneur avec elle, car elle a souffert des absences répétées d'un mari toujours parti. Je dédie aussi cette distinction à mes enfants qui ont toujours leur père parti pour la cause des autres personnes", a dit Roger Bouka Owoko d'un ton mélancolique.

Tag(s) : #Droits Humains
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