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Jean LéonardFinalement, le scénario est connu dans tous les pays du monde : abattez un journaliste, ses collègues à travers le monde feront du bruit, comme ils ont les médias et tout, et puis…le bruit tombera. Un énième chevalier de la plume vient d’être tué de sans froid au Rwanda. Tandis que ses confrères attribuent ce meurtre au gouvernement, les autorités s’évertuent à clamer leur innocence. « Nous ne sommes pas un gouvernement qui tue les journalistes », a même déclaré une ministre de Paul Kagamé, envoyant les enquêteurs et les hommes des médias à fouiner une piste du génocide, 16 ans après le drame.

 

Jean-Léonard Rugambage, journaliste, à  été abattu devant son domicile (21h) par un gars armé, un vrai sauvage qui n'a pas hésité ensuite de prendre la clé de champ !Et la police jusqu'alors n'arrive pas à mettre la fin sur lui. De toute façon, les autorités ont déjà dit que le journaliste assassiné serait victime d'un règlement de comptes avec un Rwandais dont Jean Léonard aurait massacré à la machette un frère pendant le génocide de 1996 dans ce pays.

 

Tous les confrères s'accordent à dire que c'est un pur mensonge fomenté par le gouvernement de Kigali qui a eu bien des sueurs froides, ayant eu connaissance que Jean-Léonard travaillait un dossier très sensible, notamment l'attaque armée contre un général rwandais réfugié en Afrique du Sud (loin là-bas), attaque commanditée et exécutée par des services de sécurité de ce minuscule pays d'Afrique centrale.

A quelques semaines seulement de l'élection présidentielle, le président Paul Kagamé qui veut se représenter comme un bon Africain, (jamais prêt à quitter le fauteuil), devrait transporter sur son dos le meurtre de notre collègue, Jean-Léonard, l'un des rares journalistes courageux de pays où les services de sécurité vous suivent jusque dans les toilettes.

 

Jean-Léonard travaillait pour un bi-mensuel indépendant, "Umuvugizi" qui veut dire porte-parole. La communauté internationale des journalistes hurle sur le régime de Kigali, appelant les autorités rwandaises à mettre toute la lumière sur ce crime, pas trop loin d'un autre militant des droits de l'Homme, froidement et ignoblement assassiné à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Reporters sans frontières, une organisation de défense des droits des journalistes dans le monde a fustigé le gouvernement rwandais qui biaise déjà avec cette enquête, l'enveloppant des pistes ridicules. 

 

La France aussi a demandé autant. Une enquête claire, sans opacité pour cette énième victimes de l'intolérance. Avec tout ce qu'on sait de nuageux entre la France et le Rwanda, on se doute bien que le président Kagamé (qui parle de plus en plus Anglais) prête l'oreille à ce qu'a dit le gouvernement de de la France.

 

Et dans tout ça, le schéma est connu. Tuer un journaliste, ses collègues vont faire du bruit et ça finira. Les premiers ne sont que signe de l'émotion humaine, après, personne ne s'en occupera, tout le monde va s'occuper à faire autre chose : les Américains en Irak, les Français en Afghanistan, Ban-Kimoon vers ses deux Corées, et le reste de l'Afrique à ses famines et nombreuses maladies.

 

Ainsi, les prédateurs des journalistes dans le monde peuvent prendre les risques de nous assassiner comme des pigeons, sans un seul instant avoir peur de la sanction! Et le gouvernement, et les autres gendarmes du monde, personne ne s'efforce à punir tous ces petits cons qui livrent une chasse incompréhensible contre les journalistes qui ne font que très leur travail. Dans plusieurs pays, les délits de presse ont été dépénalisés, mais les services de renseignement agissent autrement. Ils suivent de près les journalistes, depuis leur famille jusqu'à leur lieu de travail. Sont-ils devenus des poudrières ou des bombes vivantes pour qu'on les mette sous surveillance, et qu'on parle d'eux à toutes réunions politiques, policières et militaires ?

Laissez-nous tranquilles faire notre travail. Vous aussi faites bien le vôtre, et vous verrez que les journalistes vous porteront sur les épaules. Nos collègues le font aussi dans les pays où les dirigeants font bien... Laissez-nous!

 

Tag(s) : #Droits Humains
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