La guerre de communiqués et des déclarations incendiaires qui a commencé la semaine dernière ne devrait pas s'arrêter de sitôt si les hautes autorités de deux Congo ne reprennent pas leur calumet de la paix. Leurs collabo commencent déjà à mettre de l'huile sur le feu, Kinshasa accusant pour une énième fois Brazzaville de fomenter un coup contre la République démocratique du Congo (RDC) à partir de son territoire, et Brazzaville nargue Kinshasa la traitant de faux-fuyant incapable d'organiser ses élections... Ha!
Selon Kinshasa, des hommes bien arrivés auraient traversé le fleuve Congo pour attaquer la ville de Bolobo dans nord ouest de la RDC. Ces hommes, précise un officier militaire de la RDC, sont dirigés par le Général Faustin Munene, ancien chef d'Etat-major général de la RDC, et que Brazzaville refuse d'extrader voilà quelques mois. Le bilan de cette n'a pas encore révélée, mais, les Forces armées de la RDC (FARDC) se sont senties offensées et poignardées dans le dos (l'expression est du vieux feu le Maréchal Mbutu) par leur voisin. L'attaque a eu lieu à un moment bien précis, au relâchement des troupes qui procédaient à des rotations et autres manoeuvres administratives.
Sur les ondes des radios internationales, Kinshasa n'a pas hésité, au lendemain de cette attaque, d'accuser publiquement le Congo voisin!
Une journée après ces déclarations du ministre Adolphe Lumanu de la RDC, Brazzaville contre-attaque, mais cette fois-ci sans mettre les gangs. On comprend le ras-le-bol de Brazzaville motivé par d'incessantes accusations.
Le ministre de l'Intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou a gueulé comme un vrai 'mboulou' (Loup)en ces termes : "Cette attaque et ses arrestations sont un simulacre et un montage de la part des autorités de Kinshasa(...) si ceux qui organisent les élections ne sont pas prêts, ils n'ont qu'à le dire(...) mais qu'ils laissent les autres tranquilles(...)comment peut-on envoyer des assaillants avec un ordre de mission signé par le général Munene qui est bel et bien aux arrêts à Brazzaville ?
Ici M. Mboulou s'attaque tous azimuts à Kinshasa comme régler des comptes à un voisin chiant. Allant même évoquer les élections dans sa déclaration directe et fumante contre Kinshasa, Ramond Mboulou touche le côté le pus sensible de Joseph Kabila, le président sortant de la RDC, et candidat à sa propre succession au scrutin présidentiel du 28 novembre prochain.
Tout ceci se passe comme par hasard, car la RDC vient d'envoyer Christophe Muzungu comme ambassadeur à Brazzaville.
Quelqu'un n'avait-il pas dit : les deux Congo sont comme une paire de deux fesses dans un même caleçon?