
"Le pays où tout le monde veut être chef", titrait Congo ya Sika, un hebdomadaire brazzavillois, pour marquer son étonnement devant l'affluence des candidats à l'élection présidentielle. Le goût du pouvoir n'a pas encore glissé des envies de certains Congolais qui ne se regardent que ministres, et jamais autre chose. Des remous liés au tout prochain et logique remaniement gouvernemental, mettent tous les ministres sens dessous dessus. Qui sort, qui rentre ?


Y en a qui remettent leur sort entre les mains du prince de Mpila, le président Sassou Nguesso, en lui reformulant leurs voeux de loyauté et de fidélité, tel que fait les années écoulées. On compte dans ce gouvernement sortant, des ministres qui y résident depuis la fin de la guerre de 1997, mais dont le bilan laisse à désirer, à cause de la routine. Ils ne savent plus quoi faire, quoi proposer, quoi créer : on sait comment ça commence et comment ça se termine, disent-ils. Quand ils n'ont pas obéit aux ordres du chef du gouvernement, ils savent, par cette routine, que le ciel ne tombera pas. Et tous les jours, ils reviennent, s'enrichissant tranquillement, à la barbe et au nez du chef...

Le gouvernement n'est pas responsable devant le parlement. Certainement, c'est à cause de cela que les ministres s'amusent. Dans la capitale voisine, les ministres savent bien qu'ils peuvent quand même trembler devant les députés qui n'hésitent pas à leur envoyer des motions de

Et depuis quelques jours, les mêmes ministres dont le travail n'a pas été satisfaisant rasent les murs d'Oyo ou de l'Alima pour se refaire embaucher! D'autres, peu influents et parfois jugés indésirables, campent non loin de là, à Ollombo ou à Owando, sillonnant le périmètre présidentiel, dans l'espoir de se faire appeler un jour. Comment donc un pays peut-il vivre comme ça, avec des ministres qui n'attendent pas la surprise d'être nommés, mais qui sont prêts à se vendre pour leur propre bien, et non le bien du peuple?

En réalité, tous ces gars devraient aller s'asseoir chez eux, et contempler les casseroles de leurs épouses, comme le disait si bien, notre confrère Machiavel Touadissa Massanga, le Sacré (paix à son âme). Ils n'ont aucun bilan à défendre : les enfants s'assayent toujours par terre dans les écoles où les enseignements rendent catastrophiques les résultats des examens; les populations continuent à dépendre de l'étranger pour leur nourrture, car même les légumes comme le Saka-saka viennent d'un pays voisin.

Le monde de la presse est resté une vraie nébuleuse, ne sachant pas qui fait quoi ? A quand la réelle libéralisation de l'audio-visuelle ? Les chaînes de radios et de télévisions privées sont encore une utopie au Congo, à cause d'un simple texte d'application qui doit accompagner la loi sur la liberté de la presse adoptée depuis 2001.
Les étudiants de l'Université Marien Ngouabi sont toujours assis sur les mêmes bancs que leurs enseignants il y a une trentaine d'années. Rien a changé, malgré les discours pompeux; bien pire, même les enseignants ne sont plus des titulaires et organisent à tout bout de champ des grèves.
A la santé, que de voeux pieux! Les malades du Sida attendent toujours la gratuité totale de leur traitement, notamment avec la prise en charge des examens bilogiques, très importants pour savoir quels médicaments prendre, et surtout la bouffe des malades. La gratuité du palu reste pour de nombreuses personnes un simple slogan à cause de la mauvaise gestion des stocks des produits qui seraient pourtant disponibles à la Congolaise des médicaments génériques (COMEG), une centrale d'achats.

Pourquoi tout ce monde veut revenir au pouvoir ? Sont-ils les meilleurs de la société congolaise ? Pourquoi le président Sassou Nguesso ne jette pas l'oeil du côté des technocrates, des gens qui n'ont rien à avoir avec votre "pourritique" ?
Actuellement, on le sait tous, le président de la république est en train de se casser la tête pour caser un tel du MCDDI, une telle du RDD et tel autre du Club 2002 ou du RMP. Mais on ne pense pas dénicher une perle rare dans le monde des droits de l'homme, de la presse privée, des paysans ou des syndicalsites (s'il y en a encore) des gens qui peuvent faire la différence. Dommage, attendons donc voir les visages auxquels nous sommes habitués, ceux-là même qui n'ont rien fait. Leur récompense, c'est de continuer, c'est le Chemin d'avenir qui le dit!
