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Le président de l'Association pour les droits de l'Homme et l'univers carcéral (ADHUC), Loamba Moké, une ONG des droits de l'homme basée à Brazzaville, la capitale congolaise, a dénoncé ce jeudi à Brazzaville des irrégularités qui minent actuellement la préparation de l'élection présidentielle du 12 juillet. Il a en outre appelé le gouvernement à mettre en place un système électoral "libre et honnête".

Dans un échange avec la presse, le président de l'ADHUC a rélevé de nombreues irrégularités emaillant le processus électoral en cours, en vue de l'élection du président de la répiblique au Congo. "Beaucoup d'électeurs ne disposent pas encore de leurs cartes nationales d'identité, un document exigé par la loi avant de voter. Et ces cartes nationales d'identité se font maintenant de manière incontrôlée", a déploré M. Loamba Moke.

Depuis quelques semaines, en effet, le service d'identification qui établit les cartes nationales d'identité s'affaire incroyablement afin de délivrer le plus de cartes possibles en si peu de temps, pour permettre aux populations d'aller voter. Lancée depuis 2007, la délivrance des cartes nationales d'identité a été subordonnée au payement de 2.500F CFa. Certains citoyens ont dû payer plus cher pour obtenir ce document, alors que d'autres, plus demunis, n'ont pas eu accès à cette carte. En 2005, la Banque mondiale a noté que 70% des Congolais vivaient avec moins d'un dollar par jour, un taux que le gouvernement a revu en 2007 à 51,2%.

Prélude à cette élection présidentielle, le gouvernement a décreté verbalement "la gratuité" de la carte nationale d'identité.  Au cours d'un meeting tenu mardi dernier à Brazzaville , le candidat de l'opposition, Mathias Dzon, avait  dénoncé "l'établissement des cartes nationales d'identité chez des privés", et destinées aux étrangers.

D'après le président de l'ADHUC qui s'adressait ce jeundi matin aux journalistes, "la Commission nationale électorale n'a pas pu vérifier les listes électorales révisées". Cette question met le bouillon entre le gouvernement et les partis de l'opposition qui estiment que de nombreuses irrégularités ont été entérinées lors de l'opération de révision des listes électorales. Pour ces partis, ces listes sont truffées des mineurs et des décédés, ce qui aurait flambé le corps électoral, estimé aujourd'hui à quelque 2.225.000 électeurs, sur une populations de 3,8 millions d'habitants.

Un célèbre enseignant de l'université Marien Ngouabi de Brazzaville, le Pr. Nestor Makoundzi Wolo, mort depuis bien longtemps, s'est vu (comment dire pour un mort?) établir une carte d'électeur sur la base de ces fameuses listes électorales révisées.

Mais, le ministre de l'administration du territoire, en charge des élections,  Raymond Zéphyrin Mboulou, a récemment déclaré que cela ne réprésentait pas un danger. "Les morts ne voteront pas, les mineurs ne voteront pas, nous y veillerons", répondait-il à Miguel Amado, ambassadeur de l'Union européenne qui mettait sérieusement en cause ce corps électoral, lors d'une réuion du gouvernement avec le corps diplomatique accrédité à Brazzaville.

"La campagne électorale ne se déroule pas de la même manière pour tous les candidats. Elle est disproportionnelle. On constate une timidité au niveau des candidats indépendants et de l'opposition", a fait remarquer M. Loamba Moke, expliquant que cette disproportion "est due à la différence des moyens financiers". Le candidat du pouvoir, le président sortant, Denis Sassou Nguesso, utiliserait les fonds publics pour financer sa campagne électorale, une campagne, de l'avis de plus d'un observateur, coûte des milliards de F Cfa.

Tag(s) : #Elections
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