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Le lancement le 26 juin 2009 de la campagne électorale en vue du premier tour de l’élection présidentielle a permis l’entrée en scène à Brazzaville des candidats Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, Mathias Dzon et Anguios Nganguia Engambe. Chacun de candidat est allé par sa propre stratégie pour s’afficher aux électeurs. D’autres par contre attendent le moment pour faire leur apparition

 

Après les villes de Boko et de Kinkala dans le Pool, le candidat Kignoumbi Kia Mboungou s’est directement entretenu avec quelque 800 personnes au Centre sportif et universitaire de Makélékélé. Pour lui « la Nouvelle espérance (ancien projet de société du président sortant)  n’a rien apporté aux populations. Il faut un vote sanction ».

« Les jeunes, les retraités, les fonctionnaires, les agriculteurs, tous, personne n’a eu gain de cause avec ce régime qui a institutionnalisé la corruption. Tous ne savent plus à quel saint se vouer. Heureusement, qu’il y en a encore un saint, le Saint Joseph que je suis pour leur apporter l’espoir », a déclaré M. Kignoumbi Kia Mboungou, que les effigies de campagne donnent déjà comme « nouveau président ».

Dans son message aux nombreuses personnes qui sont venues l’écouter, le candidat indépendant a promis relancer l’économie nationale, en rétablissant en même temps la justice sociale. « Nous sommes un espoir pour la jeunesse de notre pays », s’est-il proclamé.

En réaction, les étudiants ont demandé, au cas où le candidat était élu, des dignes conditions d’étude et le versement régulier de leur bourse. « Il promet beaucoup de choses, mais on ne sait pas comment il va réussir à les réaliser. C’est comme ça, chacun arrive, expose sa politique, nous écoutons et nous choisirons au moment venu », a dit un jeune militant.

Mettant en doute la bonne foi du gouvernement dans l’organisation de cette élection, le candidat Kignoumbi Kia Mboungou a dit ne pas avoir eu le choix. « Ne pas aller à cette élection, est une faute. Mes amis de l’opposition ont critiqué et disaient qu’ils ne participeraient pas. Mais là, on est ensemble. Il faut savoir ce que l’on veut », a-t-il lancé, annonçant Dolisi, dans le sud ouest, comme prochaine étape de sa campagne.

De son côté, le candidat Dzon a préféré démarrer par une marche de soutien à sa candidature, et de protestation des conditions d’organisation de cette élection. D’après les organisateurs de cette marche pacifique, plusieurs villes du pays ont été concernées par la marche de l’ARD. « L’objectif, c’est appeler les militants à la mobilisation derrière notre candidat, mais surtout réclamer les conditions d’une élection équitable », a indiqué le secrétaire général de l’ARD, Jean Paul Bouity, avant le lancement de la partie de la marche organisée entre le rond-point Moungali et la maison commune de cet arrondissement de Brazzaville.

Des dizaines de jeunes, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait globalement lire la réclamation d’un « fichier électoral fiable » ou l’organisation consensuelle de cette élection présidentielle. Agitant les effigies du candidat Dzon, ils ont marché, sereinement, encadrés par les éléments de la police nationale jusqu’au point de chute de leur itinéraire.

« On aurait pu mobiliser plus de monde. Mais nos communiqués envoyés à la radio et à la télé nationales n’ont pas  été lus. En plus, les militants de Talangaï ont été interdits de manifester dans leur zone », a affirme un responsable de l’ARD.

Des centaines de jeunes de l’ARD ont également convergé vers le rond-point de Texaco à Ouenzé, nombreux venant de Mikakalou, un quartier de Talangaï où la manifestation aurait été interdite par les autorités. Une bonne partie de ces jeunes s’est dirigée vers le siège de leur parti, sur l’avenue de l’Intendance. Entonnant des chants hostiles au pouvoir sortant, comme cela est de coutume dans ce genre de manifestations, les partisans de M. Dzon ont occupé pendant des heures cette imporante artère de la partie nord de la capitale.

Dans la capitale économique, une importante marche a aussi été organisée à partir du rond-point Loandjili. Là aussi, des observateurs ont noté la présence de plusieurs jeunes venus soutenir la candidature de M. Dzon. Même chose à Gamboma, dans le centre du pays et d’où le candidat est originaire, où des centaines de jeunes ont marché pour témoigner leur soutien à Dzon. D’après des témoins, l’événement a été très remarquable dans cette ville.

Dans toutes ces sorties, aucunement la silhouette du candidat de l’ARD n’a été vue. M. Dzon qui aurait certainement choisi un moment précis pour entrer dans la danse, devait encore se trouver en Europe où il effectue un voyage, selon ses partisans.

Par ailleurs, le candidat Anguios Nganguia Engambe a lancé sa campagne par le dépôt des gerbes de fleurs au mausolée Marien Ngouabi où il inhumé l’ancien président du Congo (1969-1977), à la stèle du centre-ville où gisent les victimes de l’accident du DC10 de l’UTA, et au moment des victimes de l’intolérance. « Il fallait d’abord que je dise au président Marien Ngouabi de me soutenir avant que je ne me lance dans la bataille », a-t-il justifié à la presse.

L’homme s’est ensuite envolé à Impfondo dans la Likouala où il a présenté son projet de société, de même que à Ouesso dans la Sangha, à Owando dans la Cuvette et à Kinkala dans le Pool.

Malgré l’affluence des effigies du candidat Denis Sassou Nguesso, président sortant, dans les rues de la capitale, la campagne est restée très terne le week-end dernier à Brazzaville. La plupart des candidats s’activent dans l’arrière-pays, essayant de convaincre ces populations majoritairement paysannes. Ce qui est curieux, c’est que les candidats oublient que c’est dans les villes (Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie) où est concentré l’essentiel de la population congolaise.

Tag(s) : #Elections
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