20 juillet 2014 : Elections locales au Congo-Brazza!

C’est officiel, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphyrin Mboulou l’a annoncé le 22 mai à Brazzaville devant la classe politique. Le 20 juillet, ce n’est plus loin et les états-majors politiques doivent déjà se mettre en branle pour ne plus pleurer à la dernière minute.

Après la proclamation en début de mois d’un nouveau corps électoral estimé à 1 808 903 électeurs, le ministre Mbooulou revient pour une autre annonce, celle qui nous amène vers les élections locales. Attendues depuis l’année dernière, les élections doivent désormais avoir lieu. Elles permettront ensuite d’organiser les élections sénatoriales, pour renouveler là aussi le Sénat congolais, en moisissure depuis bien des mois.

Malgré les tiraillements enregistrés ces derniers temps sur le nouveau corps électoral qui donne Brazzaville 583 230 électeurs et 385 780 à Pointe-Noire, les deux principales villes du pays, les acteurs politiques de la Majorité, de l’Opposition et du Centre en présence desquels la date a été annoncée, n’ont pas encore réagi. Poseraient-ils des conditions d’une transparence avérée des élections locales dont les enjeux ne demeurent pas moindres? C'est une question qui est toujours revenue dans notre logique. Le pouvoir ne gagne parce qu'il triche et l'opposition perd parce qu'elle n'est pas impliquée dans l'organisation du vote.

Les gars de l’UPADS par exemple pleurent depuis une décennie et demie la gouvernance des villes de Dolisie, de Nkayi et de Mossendjo, jadis leur fief électoral. Avec 112 226 électeurs, la Bouenza, le département le plus peuplé du Congo, n’est pas un acquis pour l’UPADS qui doit batailler fort pour reprendre la commune de Nkayi des mains d’une forte coalition conduite par le PCT. Le feu député Jacques Mouanda Mpassi qui en avait les moyens ne s’est jamais sorti victorieux des différents duels qu’il a livrés pour le contrôle de Nkayi.

L’enjeu, c’est aussi la mairie de Brazzaville où on croit savoir que Hugues Nguelondele, l’actuel député-maire ne pourra pas se représenter. Qui lui succédera ? La question demeure dans toutes les gueules. Jean de Dieu Kourissa qui était présagé en 2008 semble ne plus faire la donne. Christel Sassou Nguesso, une des filles du boss qui souhaite se faire élire à l’île Mbamou avant de débarquer à Brazzaville, est aussi une carte sous la main de la Majorité. Sinon, Hugues peut toujours revenir…A Pointe-Noire, le jeune Alexis Ndinga ne devrait pas hésiter à donner des sueurs froides à notre ami Roland, en tête de la Ndjindji-ville depuis des années, même si pas de routes, trop de poubelles, nid des épidémies récurrentes. Ha, Ponton la belle, disait Lambert Kabako, le poète des Bantous de la capitale. 

En attendant la réclamation de l’opposition sur la transparence du vote, il faut noter une avancée, une commission paritaire ou consensuelle s’est récemment rendue à Paris en France pour l’impression des cartes d’électeur. Pour une fois, les pour les et les contre ont marché ensemble, ayant à leurs côtés les ni pour ni contre.