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Claudine Munari, ancienne candidate à la présidentielle de mars 2016, député et présidente du Mouvement pour l'unité, la solidarité et le travail (MUST) a appelé le 15 juillet à Brazzaville, lors de sa prise de fonctions à la tête du Front républicain contre le changement de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (FROCAD), aux militants "à se tenir prêts" pour faire face à la date du 15 août 2016, considérée par elle comme la fin du mandat du président Denis Sassou N'Guesso. Mme Munari a par ailleurs demandé une imminente refondation du FROCAD dont la nouvelle coordination a été présentée à cette occasion.
Sans être plus claire dans ses propos, la député de Mouyondzi a par ailleurs demandé aux Congolais de se tenir prêts pour la date du 15 août. "Le processus électoral anticipé du 20 mars 2016 n'étant pas arrivé à son terme, le mandant présidentiel commencé en août en 2009, prendra fin en droit le 15 août 2016. Cette échéance du 15 s'approche à grands pas, nous devrons être prêts à y faire face en tant que force politique renouvelée. Le peuple nous attend à ce grand rendez-vous. La communauté internationale nous observe. A l'un et à l'autre, il nous faut donner des gages pour qu'ils continuent à croire à ce combat. Aucune intimidation, aucune barbarie n'entamera notre courage", a déclaré Claudine Munari, espérant ainsi trouver "le chemin de la renaissance du Congo".
La candidate Munari était arrivée cinquième, loin derrière le président Denis Sassou N'Guesso, selon les résultats inattaquables de la cour constitutionelle, publiés dans la nuit du 5 avril, avec seulement 1,54% des suffrages. Mais, elle n'a jamais digéré sa défaite, appelant la rue à rattraper la "victoire volée" de l'opposition. Elle s'était alors vu assigner à résidence pendant de longs jours. Son appel à la mobilisation lancé à la veille de l'investiture du président Sassou N'Guesso au boulevard Alfred Raoul avait essuyé un échec cuisant, elle-même étant embastillée chez elle. C'est donc ce 15 juillet qu'elle revient au devant de la scène,et avec un autre appel.
Claudine Munari est le nouveau président du FROCAD. Dans son équipe, elle est secondée par Clément Mierassa, puis viennent dans l'ordre Guy Romain Kinfounsia, Paul Ndouna, Patrice Lagani, Bonaventure Mbaya et Dorothée Antoinette Mobonda.
C'est donc tambours battants qu'elle prend ses fonctions à Brazzaville. La"mère de la Nation", comme l'appellent ses sympathisants, a ensuite appelé à la refondation du FROCAD. Selon son propre constat, cette plate-forme politique a rassemblé des gens qui "politiquement ne s'assemblent pas". Claudine Munari a annoncé à cet effet la mise en place d'un comité de rédaction pour les nouveaux textes du FROCAD.
Cette rentrée politique de Mme Munari à n'a pas connu la présence d'un des poids lourds de l'opposition et qui a pendant longtemps incarné ce mouvement. Le premier secrétaire de l'UPADS, Pascal Tsaty Mabiala, président sortant du FROCAD n'a pas pris part à cette cérémonie de présentation du nouveau bureau de coordination du FROCAD. Son absence peut être interpretée comme le signe du profond malaise qui ronge cette plateforme politique depuis les dernières consultations électorales.
Les points de vue des leaders du mouvement n'ont jamais convergé, notamment dans la gestion des crises électorales, le référundum et l'élection présidentielle. Les jusqu'au-boutistes n'ont pas pu entrainer les "réalistes" dans diverses manifestations de contestation de la Majorité au pouvoir. Ces derniers ont été qualifiés de traites, dont Tsaty Mabiala. C'est pourquoi, pour Munari, "le FROCAD ne peut plus être le lieu qui politiquement s'assemblent ceux qui ne ressemblent pas". D'où la réfondation du FROCAD "s'impose".