Le ministre de la Communication et des médias, Thierry Moungalla a récemment déclaré devant les sénateurs que la loi congolaise ne limitait pas l'accès à l'exercice de la profession de la presse, ou encore ne sélectionnait pas les sensibilités politiques pour accéder aux médias d'Etat. C'est bien. La même loi cependant n'accorde pas suffisamment de place à la presse web, de plus en plus en vogue dans le pays. Les Blogs surtout!
SEVERINNEWS est l'un des premiers Blogs émettant de Brazzaville, créé dans un contexte parfois peu rassurant. A l'époque, toutes les violentes critiques contre l'action gouvernementale ou contre les acteurs politiques de l'opposition venaient de la diaspora, loin de Brazzaville, parfois avec une vue réduite et étriquée. SEVERINNEWS a été donc créé pour faire plus, dire réellement les choses sur place avec un professionnalisme rigoureux exigé aux journalistes. Pas de spéculations, de rumeurs et de ragots.
Aujourd'hui les choses changent. Trop intéressant pour que les autres, journalistes ou pas, viennent sur la place. La loi 08-2001 sur la liberté de la presse au Congo avait oublié cette activité vivement dynamique. La presse sur internet, ce n'est pas seulement la version web de certains journaux connus ou le portail officiel du Congo. Bien au contraire, beaucoup d'initiatives.
Au moment où toute la presse privée congolaise est en quête de sa survie à travers de vrais financements accordés par les pouvoirs publics, les sites internet et les blogs n'en sont pas du tout indifférents. Loin de les considérer comme des industries personnelles à idées, il s'agit bien là des acteurs qui propulsent des idées nouvelles nécessaires au développement de la société. Bien qu'il faut noter toute la noyade de la toile par des propagandistes, des défenseurs des opinions erronées, il faut savoir faire le tri et en tirer l'essentiel. La compétition est rude, et c'est pourquoi les meilleurs sont rares là-dessus.
Laisser des journalistes sans possibilité de trouver de la ressource financière nécessaire, c'est ouvrir la porte à la médiocrité et au chantage. Ecrire pour gagner de l'argent est le métier. Mais mendier de l'argent pour écrire ne saurait l'être. Une organisation s'y impose. Le Conseil supérieur de la liberté de communication que dirige Philippe Mvouo ne regarde presque pas de ce côté, tant que leur zèle s'exprime quotidiennement contre les journaux privés, accusés tous les jours de transformer le Congo en Rwanda 1994!
Si la loi arrivait à organiser le secteur plutôt que de le diaboliser, la démocratie congolaise gagnerait dans son enracinement. La presse? Mais, c'est une jauge importante de la démocratie, et aujourd'hui l'internet va plus vite que quiconque. En attendant la sortie de Etumba ou de Mweti, les blogs auraient déjà fait l'affaire sur Internet.
Le ministre Thierry Moungalla, un branché de nouvelles technologies, des ipad et smartphones, a compris qu'il n'était pas seulement ministre des médias d'Etat, et est entrain de faire le tour des médias tant publics que privés. D'ailleurs au niveau public, il a réussi à débloquer des situations qui couvaient depuis des années. Grâce à lui, nos confrères chassés comme des chiens galeux et enragés sont revenus à Télé Congo. Tout comme, le public a pu revoir Jean Obambi, le DG porté-disparu de cette chaîne de télévision.
C'est pourquoi au cours de ces séances de travail, le ministre Moungalla devrait aussi penser à rencontrer les jeunes blogueurs et les propriétaires des sites internet. Cet échange pourra donner une vue plus précise du travail qu'abattent ces journalistes. Depuis des années, SEVERINNEWS a taillé le terrain de la presse internet au Congo, et voit quasiment arriver une à une des consoeurs sur la place, avec parfois, disons-le, plus de dynamisme et de technicité.