La question a toujours été posée. Voire même bien posée. Mais devant de récentes débrouillardises et difficultés de stratégies auxquelles est confronté le parti du président Denis Sassou N'Guesso, elle se pose encore davantage, vu même que le président de la république lui -même ne s'en réfère quasiment plus lors des grandes décisions politiques. Et qu'est alors devenu notre machin national, le parti de El Comandete Marien Ngouabi?
"La refondation du Parti congolais du travail (PCT), peut aider à rendre plus performant et moderne cette formation politique". Quelqu'un, et pas des moindres pour ne pas dire un mot sur son nom, avait vendu cette idée au président Sassou N'Guesso. Ensuite l'ancien secrétaire général du parti, feu Ambroise Edouard Noumazalay l'avait promue. Hélas, c'était sans rêver de ce qu'un autre ancien compagnon de El Comandete pouvait avoir dans son ventre. Justin Lekoundzou s'etait carrément mis au travers de la voie de la refondation, comme le prévoit aujourd'hui le chef contre ceux qui pensent prendre les armes pour Niangame le pays! "Je me mettrais comme un bouclier pour le peuple", a promis le chef de l'Etat! Bien, mais ce n'est pas ça le truc, on parle du PCT!
A la vérité, le PCT ne s'est jamais remis de cette déchirure qui s'est même accrue au dernier congrès du parti pendant le choix du secrétaire général, avant que le nom de Pierre Ngolo ne soit lu dans la salle... à l'étonnement de tous, comme à la toute première élection de Hugues Ngouelondele à la mairie de Brazzaville! Là aussi, grincements de dents. Et cette défenestration de Gabriel Oba Apounou à la tête la plus prestigieuse des fédérations du PCT? Toujours très mal vécue.
Ces dernières années, le chef de l'Etat, chef incontesté du PCT, ne s'en réfère presque plus. Toutes ses sorties sur le débat sur la constitution sont été à la grande surprise du parti de El Comandete. Parfois le PCT rame à contre-courant de la ligne du président. Alors que l'ex-parti unique ne jurait par exemple que sur le dialogue pour décrisper le climat politique, Sassou N'Guesso lui sort la carte des consultations. Le PCT est obligé de s'y arrimer.
S'y étant donc accroché comme une sangsue, le PCT n'a malheureusement pas pu mobiliser les gros poissons comme les Mathias Dzon, les Tsaty Mabiala, les Moukoueke, les Mierassa ou les Zinga Mabio qui disent ouvertement qu'ils n'iront pas à la concertation, mais surtout qu'ils ne donneront pas un troisième mandant au chef de l'Etat. C'est plutôt les gars que les Congolais ont l'habitude de voir à la mangeoire qui s'y encore engouffrés. Et sur tous les plans médiatiques, gros, américain, plongée, contre-plongée ou zoom.
C'était déjà la même difficulté avec la gestion des alliances. Face à l'insatisfaction des alliés qui réclamaient plus de participation à la mangeoire publique, notre machin national a joué à l'intoxication. Le MAR a ainsi été créé pour écrasé le RDPS, le RC et la DRD pour manger le MCDDI, et les individualités comme Rigobert Maboundou, Justin Koumba, Martin Mberi ou Pierre Mabiala élevées dans les pays du Niari pour empiéter l'UPADS. Une stratégie qui n'a pas payé. On a tous vu comment ces grands alliés comme le RDD, le RDPS, le RDPS, le RC ou le MCDDI ont fait monter les enchères pour leur éventuelle caution au changement de la constitution.
Là aussi le PCT n'a pas brillé. Au contraire, il n'a eu que la queue entre les pattes, obligé de créer des petites associations de la faim et de la soif pour pouvoir mobiliser dans les bus les sympathisants moyennant 2000 francs CFA. Les alliés appellent même que le PCT soutiennent aussi cette fois-ci leur candidat en 2016.
On le sait tous, le débat sur la constitution ne devrait pas terrifier le climat social dans le pays si le PCT s'en était pris à temps. Plusieurs partis de gouvernement et de gauche dans les pays comme l'Afrique du Sud ou la Russie ont réussi à conserver leur pouvoir pendant des décennie sans passer le moindre doigt (la main là c'est trop quoi) à l'opposition. Tellement que la stratégie "de Viens et vas et Vas viens et" ou simplement "Kuenda Vutuka" à la Poutine peut faire remède. Le PCT n'a pas vu loin. Quel est alors son rôle dans la gestion et la conservation du pouvoir? Même quand ses cadres se lancent dans les débats avec les opposants sur des sujets qui assaillent la vie publique, ils n'ont souvent pas le dessus. Ils préfèrent monologuer que d'affronter les adversaires!
Le président Sassou N'Guesso est-il sourd ou aveugle? Ha, non détrompez-vous! Il sait qu'en pareilles circonstances, il doit jouer sa propre carte, celle de l'expérience politique, le tout premier avantage qu'il a sur les autres leaders politiques. Denis Sassou N'Guesso est là depuis la révolution. Il sait qui a toujours eu faim et soif, même quand il a mangé et bu. Qui pèse et qui ne pèse pas. Qui est fauché et et qui peut cracher sur les Ngiris pleins de billets de la BEAC et de la BCE. C'est pourquoi parfois sans passer par le PCT, il décide. Il nomme ses ministres sans parfois l'avis du PCT. Le président fait confiance à son entourage très restreint, confiant et confident. Ceux qui ne parlent pas comme des perroquets.
Mais de quoi peut bien aujourd'hui se plaindre le PCT? Ce grand parti n'est pas comme la branlante UPADS, le moribond RDPS ou le chiche PSDC. Le PCT a l'argent! Le PCT a les moyens de sa politique, y a qu'à voir le siège qu'il se construit actuellement à Mpila. Parti au pouvoir et parti de gouvernement, le PCT ne bénéficie pas seulement des financements publics légaux, mais peut également se servir aussi profondément au trésor public. Donc, assez de moyens. Pas pour faire de la démonstration dans le recrutement des cadres pour faire de l'ex-parti unique le seul vrai parti national avec des députés à Vindza dans le Pool ou à Yamba dans la Bouenza, et même à Kibangou dans le Niari, mais plutôt pour le rendre plus compétitif et plus performant.
Au contraire, le PCT, profitant de son dernier congrès s'est contenté de faire du remplissage avec des gens venant de partout, ayant longtemps critiqué et tapé sur l'ex-parti unique. Donc sans conviction. Ils ont rempli les rangs du bureau politique et du Comité central, sans avoir milité dans une fédération ou bien même dans un petit comité d'un quartier comme Linengué à Makoua.Tous sont devenus des comme du comité central...provoquant assurément les larmes de El Comandete de là où il regarde et intercède pour le Congo. Ces gens n'ont pas la moindre idée de ce qu'ont été les convictions de Claude Ernest Ndalla ou de Edouard Ambroise Noumazalay, de Denis Sassou N'Guesso, de Albert Ngondzia, de Justin Lékoundzou et de El Comandete lui-même à la création du PCT. Ils ne méritent franchement pas le PCT et le Congo aujourd'hui ne mérite plus le PCT comme parti du gouvernement.
A quoi alors nous sert le PCT? He, bien un historien a répondu qu'il servirait à une chose fondamentale : "enrichir le tout premier musée politique qui sera crée au Congo"!