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©Site pétrolier de Total E&P Congo
©Site pétrolier de Total E&P Congo

Y a plus de doute, la première société pétrolière étrangère opérant au Congo, Total E&P Congo, se plaint du régime fiscal congolais, trop cher pour elle. Entre les années-bonheur des contrats de concession et celles-ci faites de partage de production, Total est presque aigrie et nostalgique. A chaque occasion, elle souhaite renégocier tous les contrats en cours.

Le truc, c'est le Cost Hot, ce Super Profit, une espèce de taxe que seul le Congo applique au monde. C'est-à-dire, lorsque la société pétrolière récupère les coûts jusqu'à un certain niveau, après c'est le Congo qui fait la loi. Total ne peut plonger qu'entre 15 et 34%. Et le Congo récupère actuellement entre 75 et 80% de rentre pétrolière, le tout additionné. Cette part est bien différente de la part du Congo réservée dans le partage de la production. Et c'est là que ça fait mal. Le Congo gagne beaucoup trop, estiment les gars de Total qui grincent par ailleurs les dents face au Cost Stop fixé entre 50 et 70% des coûts. Au-delà, c'est pour le Congo, le pays de Marien Ngouabi.

L'histoire était infime, négligeable même, quand les Lissouba Pascal ont fait basculer cette affaire de contrat de concession en contrat de partage de production. A l'époque, le baril vacillait entre 12 et 20 dollars. Donc pas grand chose pour le Congo. Et les Total-là se la coulaient douce! Mais lorsque le pétrole a atteint les niveaux alléchants comme les 120 ou 150 dollars ces dernières années, là les gars de Total ont vu le diable. Il faut tout réviser, ça ne nous arrange pas du tout. Le bénéf est très faible, se plaignent-ils.

Pour ne plus laisser le Congo gagner seul la grosse part du gâteau, Total E&P Congo qui a énormément investi 10 milliards de dollars dans Moho Nord, vient de négocier un contrat spécial. En tout cas, pas de super profit ou de Cost Hot qui fait chier. Le Congo ne pourrait y gratter que 8 à 10% de la manne. En plus, tous les autres champs matures sont en processus de renégociation. "Comme ça chacun sera gagnant-gagnant", se satisfait un dirigeant de Total.

Il n'y a pas que Total qui grogne. La plupart des groupes contrater broient le noir. Eni et Chevron aussi se plaignent pour cette histoire de "Prix Haut". D'ailleurs, Eni vient de renégocier de taux intéressants pour son nouveau projet de Bloc Marine XI. Et Total sur le champ pétrolier Kitina, dont le permis est arrivé en fin d'exploitation, veut renégocier de nouveaux et alléchants termes contractuels. A la vérité, il souhaite gagner le rabattement des coûts.

C'est dans cette optique que le nouveau Code des hydrocarbures tant attendu dans les milieux de l'or noir portera des réformes importantes. Le texte déjà arrivé au parlement devrait faire l'objet d'un examen minutieux pour que le Congo ne perde pas ses avantages. Entre 1990 et 2000, les groupes pétroliers étaient à l'aise, mangeant et buvant du pétrole selon leurs propres calculs. Aujourd'hui, les choses ont changé et le Congo ne devrait pas lâcher le morceau, surtout pas à cette période de chute de baril.

Total E&P Congo représente 60% des 250.000 barils produits par jour au Congo. En activité dans le pays depuis 1969, le groupe français est le plus ancien et le principal opérateur pétrolier au pays.

Tag(s) : #Hot cost, #Total E&P Congo, #Congo-Brazzaville, #Pétrole, #Pierre Jossua
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