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Bus Saga-Africa prêt pour la caravane
Bus Saga-Africa prêt pour la caravane

Renforcer la foi et la confiance des investisseurs locaux et étrangers en l’Afrique. Tel est le pari que s’est fixée la 3e édition de Premier salon des entrepreneurs et des entreprises d'Afrique « HUB AFRICA ». Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI par NGE IMPACT, en partenariat avec le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, le Salon mettra en valeur les atouts et attractivités du continent pour encourager les Africains à prendre conscience des immenses potentialités de leur Continent. Il s’agit pour les organisateurs de faire de ce capital-confiance un levier permettant de booster les investissements directs étrangers (publics et privés).

Dans la dernière édition de son rapport semestriel « Perspectives économiques mondiales », la Banque mondiale prévoit une légère hausse de la croissance mondiale en 2015 à 3 %, contre 2,6 % en 2014. En Afrique, elle devrait atteindre 5,2% en 2015-2016 contre 4,5% en 2014[1]. Les économies africaines continuent de se développer à un rythme soutenu malgré une croissance mondiale plus faible que prévue et une stagnation des prix, voire une baisse des matières premières... L’Afrique doit beaucoup sa croissance accélérée et constante à une série de réformes structurelles par pays et régions économiques mais aussi aux efforts infrastructurels et investissements directs étrangers.

En effet, l’Afrique ne fait pas seulement preuve d'une « remarquable résilience » face à la crise de 2009, mais l’a quasiment défiée. Car, même si elle n’est pas épargnée par l'atonie de l'activité commerciale mondiale dont elle ne représente que 2%, l’essentiel de ses indicateurs de développement économique et social a connu une évolution positive. Les flux de capitaux vers le Continent Africain ont continué de croître pour atteindre environ 5,3% du PIB en 2013, soit un niveau sensiblement supérieur à la moyenne des pays en développement (3,9%).

Les investissements directs étrangers (IDE) nets, alimentés par la découverte de nouveaux gisements de pétrole et de gaz dans de nombreux pays (Angola, Mozambique et Tanzanie) ont augmenté de 16% pour atteindre un montant quasi-record de 43 milliards USD en 2013. L’Afrique se distingue aussi au niveau de l’épargne, en étant le continent le mieux placé dans ce domaine après l’Asie. Ses réserves de change sont estimées à 500 Md USD. La capitalisation boursière a été́ multipliée par neuf depuis les années 90, et plus de 2 000 entreprises sont désormais cotées.

Concernant l’indice du développement humain sur lequel l’Afrique est réputée être une mauvaise élève, une nette amélioration a été enregistrée. Dans la seule partie subsaharienne, l’indice est passé de 0,336 en 1980 à 0,475 en 2012, soit une croissance d’environ 15 % entre 2000 et 2012. L’Afrique s’est également apaisée avec une forte prise de conscience plus ou moins généralisée, en réduisant sa part de conflits dans le monde de 55 % à 24 % entre 2002 et 2011. Pour jouer plus efficacement sa partition dans la mondialisation, le Continent s’est évertué à réduire considérablement la fracture numérique passant de 140 millions d’internautes en 2011 à plus de 170 millions en 2014, soit un taux de pénétration d’Internet d’au moins 14%. Et plus de 80 % de la population africaine (citadine) est connecté à un réseau de téléphonie mobile.

La confiance des Africains en leur continent…

Les plus grosses fortunes d’Afrique (le Nigérian Aliko Dangote, l’Angolaise Folorunsho Alakija, l’Egyptien Nassef Sawiris, l’Algérien Issad Redrab, ou encore les Marocains Othman Benjelloun, Anas Sefrioui, Miloud Chaabi…), multiplient les investissements dans les quatre coins du continent. Et les flux financiers issus des migrants sont aujourd’hui estimés à plus de 60 Md USD en 2014[2], soit six fois plus qu’en 1990, un montant encore légèrement inférieur à celui de l’aide au développement du continent africain en provenance des pays de l’OCDE, ramenée de 47 Md USD en 2011 à 28.9 milliards USD, soit une baisse de 5.6 %.

L’essor économique actuel est plus qu’encouragent si l’on reconsidère l’immensité des ressources naturelles et potentialités du continent. L'Afrique est réputée avoir un sous-sol extrêmement riche de ressources naturelles diverses. Elle détient environ 30 % de tous les minerais de la planète dont 40 % de l’or, 60 % du cobalt et 90 % du platine de la planète. Avec environ 8% des réserves prouvées de pétrole et de gaz, le continent assure déjà 10% de la production mondiale et six de ses pays détiennent dix des plus grands gisements mis au jour en 2013[3].

Le continent amorce également un grand tournant démographique avec une population appelée à doubler d’ici 2050 pour atteindre quasiment 2 milliards d’individus. Ce qui en fera l’un des plus grands marchés du monde. Une croissance démographique qui impliquera larrivée sur le marché du travail de 160 millions de jeunes et l’accroissement des dépenses des ménages africains de 840 Md USD en 2008 à 1 400 Md USD en 2020. Une puissance démographique qui, vue sur un autre angle, aiderait à accélérer la croissance économique.

….pour relever les défis majeurs

Pour poursuivre son envolée, assurer une meilleure intégration régionale, exploiter les avantages qui en découlent et parachever son développement, l’Afrique doit relever plusieurs défis majeurs : la maîtrise de sa croissance démographique proportionnellement aux pouvoirs et atouts de chacun de ses pays, la réduction du chômage par la création d’emplois et de valeurs, la réduction de la pauvreté, de l’analphabétisme et de la fracture numérique, la réussite de l’autosuffisance alimentaire, le développement des infrastructures, des réformes pour une mise à niveau des outils et mécanismes structurels, la réduction des inégalités géographiques, l’amélioration du climat des affaires, l’accès au financement pour encourager l’investissement local et auto-entrepreneuriat…

La dynamisation des échanges commerciaux entre le continent et les « nouvelles » puissances telles que la Chine, le Brésil, l’Inde ou encore l’Iran…au grand dam des partenaires historiques, constitue une opportunité supplémentaire pour le continent qui doit remodeler sa stratégie interne et multilatérale pour en tirer meilleur profit.

Avec Cheik Mbacké SENE de Globus Média

Tag(s) : #Economie
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