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Installation de plomberie à Yaoundé
Installation de plomberie à Yaoundé

Entre 2012 et 2014, on recensait dans la seule ville de Yaoundé près de 21.000 cas d’incidents et problèmes d’habitat liés aux dysfonctionnements de plomberie. Négligé ou minimisé, cet aspect de la construction revêt un caractère hauteur risqué auquel les pouvoirs publics mettent désormais un accent strict. Enquête chez les professionnels de ce secteur pas toujours de tout repos.

Si depuis moins d’un an, l’on s’est habitué aux transactions virtuelles en Afrique, c’est justement en raison de son ouverture et de son taux de pénétration que des secteurs tels que l’emploi, le commerce et l’habitat ont gagné une considérable sollicitation de la part du grand public. Parlant justement de l’habitat en zone urbaine, pour le compte des années 2008-2011, ce sont 6 foyers sur 10 dans la ville de Yaoundé qui ne disposent pas d’équipement sanitaire ni d’une plomberie conforme. « Dans les grandes villes à forte densité humaine, c’est l’aménagement de la plomberie est le 3e principal sujet (les deux autres étant l’accès aux énergies [électricité et eau] et l’insécurité) qui suscite le plus de débat », déclare le Dr. Njakou, experte en question immobilière.

D’après elle, ce sont les quartiers périphériques et les ghettos qui sont sujets à ce type de problème. La plupart des maisons y construites sont dépourvues d’installation sanitaire et les canaux de ravitaillement en eau potable y sont assez inexistants. La part de certains propriétaires de maison n’est pas à exclure. D’après Dr. Njakou « ils construisent toujours sans mettre en place un système de plomberie efficace et décent ». www.lamudi.cm, entreprise de vente et de location de biens immobiliers et de lotissements, tout comme les agences de promotions immobilières, ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Après deux premières phases de sensibilisation menées en novembre 2014 et en janvier 2015 lors d’une journée portes ouvertes, ils ont prévu une 3e phase afin d’amener les responsables et propriétaires immobiliers à plus de responsabilité dans leur travail.

De leur côté, même si ne travaillant pas en association ou en syndicat, les plombiers qui sont pour la plupart des techniciens travaillant en freelance, semblent être unanimes sur la question. Nshifor Collins, plombier freelancer explique : « depuis 7 ans que je fais ce travail, je ne peux pas vous mentionner des cas ! J’ai connu tellement de maisons dépourvues de tuyaux d’évacuation d’eau et ce cas est encore vécu dans un coin comme New-Bell ou Ngonswa ». C’est cette situation désagréable qui aurait contraint plusieurs personnes à fuir des zones périphériques pour les centres urbains. « Ils fuient alors et une fois dans les centres-villes, ils répercutent ces situations », explique Njakou. En effet, les moyens suivant nécessairement le besoin, certaines personnes n’arrivant pas à s’acquitter de leur frais de logement, optent de retomber dans le même « piège » des maisons bon marché sans plomberie ou à plomberie « minée ». Efile Michel, plombier exerçant depuis 16 ans, dresse un constat fort : « Quand ils font ça, ils nous prennent pour des moins que rien ! Qui leur a dit que quand on est plombier, on est un déchet ? D’autres se permettent de boucher les tuyaux ou de les casser simplement parce qu’ils cherchent un prétexte pour ne pas payer le loyer ou pour m’embêter. S’ils estiment trop cher leur local, qu’ils retournent en forêt […]»

Si de son expérience, ce phénomène est assez répandu, Julienne Tchamaha, responsable à Lamudi au Cameroun quant à elle, laisse comprendre que les accessibilités de location sont de bas prix et à pourvoir à toute personne sans discrimination. D’après un constat établi par les services d’hygiène de la commune d’arrondissement de Yaoundé IV, la plupart des maisons et aussi d’entreprises ne font recours à la plomberie que lorsque la situation est chaotique. Fouda Achille, responsable à la CUY, chiffre les dépenses liées aux questions de plomberie à plus de 27 millions FCFA par an uniquement dans la ville de Yaoundé ; ce qui est énorme. Le challenge s’avère donc coûteux et houleux ; aussi pouvoirs publics et organismes privés se doivent de nouer les manches pour l’endiguer.

Avec Gaspard Ngono du Cameroun

Tag(s) : #Societé- Développement
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